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Les libéraux-radicaux ont viré leur cuti nucléaire

18 mars 2011, 09:43

La catastrophe nucléaire japonaise a ébranlé bien des certitudes. «Il paraît évident que le remplacement des centrales nucléaires en Suisse n'a presque plus aucune chance de convaincre une majorité de citoyens», a avoué mercredi soir le Parti libéral-radical (PLR) dans un communiqué. Le parti de l'économie s'apprête à évaluer les scénarios d'un approvisionnement sans énergie nucléaire.

C'est un tournant et un revirement puisque lundi soir le PLR avait jugé «précipité» le gel de la procédure pour les nouvelles centrales nuclaires

Le président du PLR, Fulvio Pelli s'est expliqué hier sur ce virage à 180 degrés: «Nous avons pris connaissance d'une réalité que tout le monde connaît. La perspective d'un remplacement des centrales nucléaires actuelles par de nouvelles centrales relève désormais de la mission impossible. On ne peut plus espérer un consensus populaire pour soutenir ce projet et en tout cas pas dans des délais permettant de mettre en œuvre suffisamment tôt une décision de principe. Il faut donc penser aux alternatives permettant de répondre aux besoins énergétiques lorsque les centrales actuelles seront obsolètes.»

Ce revirement du PLR est observé avec un certain étonnement par les autres partis bourgeois. «C'est judicieux de réfléchir à des alternatives mais il est précipité de tout bloquer», estime le vice-président de l'UDC Yvan Perrin. Le PDC est lui aussi prêt à ouvrir à la discussion, mais il se garde de marcher sur les platebandes de sa conseillère fédérale Doris Leuthard. Il se contente de demander au gouvernement des précisions sur la sécurité des centrales et l'approvisionnement énergétique.

La gauche rose-verte a déjà pris les devants en réclamant un scénario de sortie du nucléaire. Pour le président du groupe écologiste Antonio Hodgers, il faut stopper dans un délai de 6 mois à une année les trois centrales les plus anciennes et les moins productives, à savoir Mühleberg puis Beznau I et II. «Ce n'est pas une mesure qui causera de grands problèmes d'approvisionnement. A elle seule, l'interdiction des stand-by permettrait de se passer de l'une de ces trois centrales. Pour Gösgen et Leibstadt, nous sommes prêts à négocier, mais il faut fixer un échéancier pour déterminer les objectifs en matière d'énergie renouvelable».

Le socialiste vaudois Roger Nordmann confirme: «C'est important d'avoir un cadre clair. Ne renouvelons pas l'erreur commise après la catastrophe de Tchernobyl. On n'a pas construit de nouvelle centrale mais on n'a pas pour autant développé les énergies renouvelables». Les socialistes sont bien armés pour la discussion qui s'engage. Ils déposeront dans quelques semaines leur initiative populaire sur les cleantechs. Elle demande qu'à partir de 2030 les énergies renouvelables couvrent la moitié des besoins énergétiques.

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