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Les jeunes Suisses croient encore à l'amour

Selon la commission fédérale pour la jeunesse, les jeunes vivent bien leur sexualité. Les accrocs sont l'exception, pas la règle.

17 oct. 2009, 09:13

Les médias parlent rarement des trains qui partent à l'heure. Il en va de même dans le domaine de la sexualité. Ce sont les comportements déviants qui font les gros titres. «Cette approche donne une vision faussée de la réalité», s'insurge le Genevois Pierre Maudet, président de la Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse. «Les tournantes, viols et autres abus sexuels ne sont pas représentatifs du quotidien des jeunes d'aujourd'hui. D'une façon générale, ils vivent bien leur sexualité.» Mais dans ce domaine, rien n'est jamais acquis. Chaque génération doit construire son rapport à la sexualité. Voilà pourquoi la commission encourage les milieux et les organismes concernés à poursuivre leurs efforts et à mieux coordonner l'offre d'informations et de services.

Dans un rapport d'une centaine de pages présenté hier à la presse, la commission fait le point sur la sexualité des jeunes. On y apprend que plus de la moitié des jeunes de 17 ans disent avoir déjà eu des rapports sexuels. Cette proportion semble relativement stable depuis une vingtaine d'années. Par contre, la perception de la sexualité a changé, note Pierre Maudet. Selon lui, l'affaire Polanski est symptomatique du changement de regard porté sur les cas touchant les mineurs. Par ailleurs, les adolescents sont confrontés à des images toujours plus agressives. C'est encore pire depuis la révolution internet, qui leur donne accès à des images très crues, sans aucun filtre.

La banalisation de la pornographie et des représentations de la violence sexuelle n'ont pourtant pas fait autant de dégâts qu'on pourrait l'imaginer. En consultation médicale, disent les spécialistes, «la majorité des adolescents et notamment des garçons font preuve de passablement de retenue, voire de timidité. Ils sont attentifs et sensibles aux aspects émotionnels et affectifs de leurs relations».

Il n'en reste pas moins que les jeunes ont besoin d'apprendre à décoder la multitude d'images et de sollicitations dont ils sont entourés, que ce soit pour se protéger de mauvaises rencontres ou pour éviter la tentation de comportements. A cet effet, la commission émet toute une série de recommandations. Elle propose de poursuivre les efforts d'éducation sexuelle en inscrivant dans les plans d'étude et la législation des modules d'enseignement, depuis l'école enfantine jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire. Elle demande que ces cours soient obligatoires pour tous les élèves, y compris pour les enfants dont les parents appartiennent à des minorités culturelles ou religieuses. Par ailleurs, les parents devraient être à la fois responsabilisés et soutenus, notamment ceux qui sont issus de l'immigration. Les actions menées contre les mutilations sexuelles, par exemple, sont jugées insuffisantes.

La commission de la jeunesse interpelle aussi les médias. Ceux-ci sont invités à examiner d'un œil critique l'impact de leurs publications sur les enfants et les adolescents. Ils sont aussi appelés à davantage de retenue dans la couverture des incidents sexuels touchant des mineurs. /CIM

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