«Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre», a lancé Gianni Frizzo, le leader des grévistes en début d'assemblée «et nous ne devons pas baisser la garde».
Il a illustré les quatre points décidés samedi par les parties, soit le retrait par les CFF du plan de restructuration et le retour à la situation en vigueur au 6 mars dernier, la suspension de la grève, l'avenir à donner aux ateliers de Bellinzone et l'organisation d'une table ronde.
«L'engagement de la direction des CFF de retirer le plan de restructuration a été donné par oral pour l'heure», a expliqué Gianni Frizzo, «mais ce matin, le conseiller fédéral Moritz Leuenberger m'a contacté pour confirmer la teneur de ces quatre points».
Formé de sept personnes, le comité de grève a été réélu à l'unanimité. Il sera chargé de négocier durant la table ronde. Il a été décidé que l'assemblée des travailleurs se réunirait chaque vendredi à 13h pour être informée. La reprise du travail a été fixée à demain: le personnel se rassemblera à 7h devant le portail des ateliers et entrera en cortège, portant drapeaux et banderoles, symboles de la lutte.
Les 430 employés de CFF Cargo à Bellinzone ne resteront pas les mains vides. Les syndicats et le comité de grève pourvoiront à leur perte de salaire à fin avril. Chaque ouvrier touchera de 4000 à 4500 francs, selon le nombre d'enfants à charge. Le salaire de mars avait été régulièrement versé aux grévistes. De leur côté, les syndicats ont exprimé leur satisfaction à l'annonce de la suspension de la grève.
Le SEV (Syndicat du personnel des transports) a loué les négociations menées samedi dernier par le conseiller fédéral Moritz Leuenberger. «Une deuxième mi-temps difficile nous attend», a précisé le SEV, qui demande aux CFF «de faire preuve de plus de fair-play». / ats