Le retour des deux Suisses retenus depuis plus de 400 jours en Libye n'est plus qu'une question «de temps». Ils ont reçu leur passeport et un visa de sortie mardi soir. Seul leur manque le feu vert des autorités judiciaires libyennes.
Ce matin, le premier ministre libyen Al Baghdadi A. El-Mahmudi a averti par écrit le président de la Confédération que la conclusion de la procédure administrative nécessaire au rapatriement des deux hommes «n'est plus qu'une question de temps», a indiqué en fin d'après-midi le Département fédéral des finances.
Sortant de leur mutisme après la séance du Conseil fédéral, les services d'Hans-Rudolf Merz ont enfin confirmé que le jet «Falcon» du Conseil fédéral est arrivé mardi à 15h30 à l'aérodrome militaire de Tripoli. «Après une longue attente», la délégation helvétique chargée de ramener les deux Suisses a obtenu les documents d'entrée dans le pays, selon le Département des finances.
Les services de Hans-Rudolf Merz indiquent encore être en contact régulier avec la délégation à Tripoli, la famille et les proches des deux hommes retenus.
Mais pour éviter les faux-pas en attendant leur retour, le Conseil fédéral se mure derrière les communiqués écrits. Devant la presse, son porte-parole André Simonazzi a refusé de répondre aux nombreuses questions. «Quand les deux hommes seront de retour en Suisse, vous serez informés de manière complète», s'est-il contenté de répéter.
Accord appliqué
Seule certitude, malgré les critiques qu'il suscite, l'accord conclu par Hans-Rudolf Merz jeudi dernier à Tripoli est valable et sera appliqué. Lors de sa séance, le Conseil fédéral en a pris acte et a entendu le rapport que lui ont fait le président de la Confédération et la ministre des affaires étrangères Micheline Calmy- Rey.
Les services de cette dernière ont constaté que l'accord engage la Suisse sur le plan international. Le Conseil fédéral entend donc le mettre en oeuvre, a annoncé André Simonazzi. La question de savoir si l'exécution de l'accord était indépendante de la libération des deux Suisses est par contre restée, comme les autres, sans réponse.
Avant le 1er septembre
Le président de la Confédération a assuré vendredi dernier qu'il avait reçu l'assurance orale du premier ministre libyen qu'ils reviendraient d'ici le 1er septembre. Décidant seul de se rendre à Tripoli pour débloquer l'affaire, il a présenté les excuses de la Suisse pour l'arrestation d'Hannibal Kadhafi et de sa femme à Genève en juillet 2008.
L'accord signé par M.Merz prévoit également la constitution d'un tribunal arbitral chargé d'enquêter sur l'affaire. Un point qui a suscité de vives critiques, en particulier du gouvernement genevois. /ats