Le secteur des cigares de luxe est en plein essor malgré les campagnes anti-tabac. L'entreprise bâloise Oettinger Davidoff a enregistré l'an dernier un nouveau record en produisant 44 millions de cigares haut de gamme.
La hausse atteint 13,1% par rapport à l'exercice précédent, a indiqué mercredi Oettinger Davidoff. Le chiffre d'affaires a pour sa part progressé de 1,7% à 1,23 milliard de francs. Conformément à son habitude, l'entreprise familiale ne dévoile pas ses bénéfices.
La croissance se reflète également sur les effectifs. Oettinger Davidoff compte désormais 3672 employés, soit une hausse de 4,9% sur un an. En Suisse, le groupe emploie 605 personnes. L'augmentation des effectifs est due principalement à la création de 170 postes en République dominicaine et au Honduras.
La firme a acquis au Honduras et au Nicaragua environ 150 hectares de terres afin de renforcer sa stratégie visant à maîtriser l'ensemble de la chaîne de création de valeur, depuis l'ensemencement jusqu'aux cigares prêts à la consommation.
Vues sur Cuba
L'entreprise a des vues sur Cuba après le dégel des relations avec les Etats-Unis. "Nous serions très, très heureux de revenir à Cuba, et je crois que les Cubains souhaitent la même chose" a déclaré le directeur général Hans-Kristian Hoejsgaard.
Le patron d'Oettinger Davidoff laisse la porte ouverte à un possible retour du Havane dans l'assortiment. La route est toutefois encore longue. Il faudra peut-être attendre cinq à dix ans. Les conditions nécessaires sont la levée de l'embargo, mais également l'assurance de la qualité des cigares cubains, explique-t-il.
La société s'était retirée du marché cubain en 1989 pour des problèmes de qualité. Davidoff avait été la plus grande marque de cigares cubains dans les années 70 et 80, a rappelé Hans-Kristian Hoejsgaard. La firme rhénane entend produire à l'avenir à Cuba seulement si elle contrôle l'ensemble de la chaîne de création de valeur.