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Les activistes de l'ETA semblent très affaiblis

23 avr. 2009, 04:15

Les activistes de l'ETA sont affaiblis par l'emprisonnement de leurs chefs et de plus en plus desservis par le recours à la violence. Mais le rêve d'un Pays basque indépendant semble devoir façonner longtemps encore la politique régionale.

Si le mouvement séparatiste diffuse des menaces de façon régulière, il semble devenu incapable de mener des campagnes d'attentats soutenues et d'assurer la sécurité de ses dirigeants plus de quelques mois, comme l'a illustré ce week-end l'arrestation en France de son chef militaire Jurdan Martitegi.

En moins d'un an, quatre commandants de l'ETA ont été arrêtés. Les revers qu'ils essuient sur les plans militaire et politique incitent les insurgés à se demander s'il faut poursuivre la guérilla pour défendre l'objectif d'indépendance, selon le gouvernement espagnol et des journalistes en contact avec les milieux séparatistes.

«Rien n'entame plus la volonté de persévérer dans la violence que la difficulté de perpétrer des attaques en série et que la capture du chef le plus important (du mouvement)», écrit Florencio Dominguez dans le journal basque «El Correo».

Les échecs militaires d'ETA vont de pair avec des revers politiques. Ses alliés ont été exclus des élections régionales organisées en mars au Pays basque, mais le nombre des bulletins nuls - indicateur du soutien dont bénéficie l'ETA - a diminué d'un tiers pour tomber à 100 000, ce qui équivaut à environ 10% de l'électorat basque. L'Euskobarometro, qui sonde régulièrement l'état de l'opinion politique au Pays basque, faisait état fin 2008 de 30% de Basques résolument favorables à l'indépendance, et de 31% qui y étaient plutôt favorables. Seuls 25% se disaient contre. L'ETA a tué plus de 800 personnes depuis la fin des années 1960. La désaffection de l'opinion à l'égard d'ETA s'est accélérée après la rupture de ses pourparlers de paix avec le gouvernement socialiste espagnol en décembre 2006, provoquée par un attentat à la bombe qui fit deux morts à l'aéroport de Madrid-Barajas.

Mais la tendance était nettement amorcée depuis les attentats islamistes de 2004 à Madrid, note l'universitaire Carlos Barrera, en rappelant le sentiment de révolte qu'en avait conçu l'opinion contre la violence aveugle. A présent, des alliés clés de l'ETA au sein de sa branche politique, Batasuna, songeraient à répudier la lutte armée. /ats-afp

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