Stefano Lurati
Gare de Chiasso (TI), vendredi après-midi. Le soleil cogne à l'heure de la sieste. Au bout du quai 1, une poignée de douaniers italiens contrôlent leur périmètre. A cheval entre les quais 4 et 5, les bureaux vétustes de la douane suisse. Ici, le ballet des uniformes bleu et noir des gardes-frontière est incessant. A chaque convoi en provenance d'Italie, le même scénario se répète: deux agents pénètrent dans le wagon de tête, deux autres dans le wagon de queue sous la surveillance de collègues restés à quai. Au bout de quelques minutes, ils réapparaissent, escortant des migrants.
Démonstration avec le train de 13h58 en provenance de Milano Centrale qui s'immobilise sur la voie 4. De ce convoi, les gardes-frontières font descendre six jeunes hommes, tous Africains, tous âgés de moins de 30 ans. A chaque fois, le rituel se passe dans le calme, sans le moindre geste...