Rachel Richterich
Elle a décoché toutes ses flèches. Quoi qu’en dise son président, Mario Draghi, la Banque centrale européenne (BCE) atteint ses limites. Et depuis quelques semaines les critiques se durcissent, en particulier en Allemagne, où d’aucuns mettent en doute sa crédibilité.
L’institution déploie pourtant l’artillerie lourde, avec son programme de rachat mensuel de dettes publiques porté de 60 à 80 milliards d’euros le mois dernier, assorti de taux historiquement bas (voir ci-contre). Un «big bazooka» qu’elle a tenu braqué cette semaine. Mais dont les effets sont ceux d’une bombe à eau: prévisions de croissance abaissées et inflation quasi nulle attendue cette année. Un échec dont elle ne porte pas seule la responsabilité, selon les observateurs, qui pointent les politiques d’austérité et l’inertie des Etats membres de l’Union européenne. Explications de Sergio Rossi, professeur de macroéconomie et de politique monétaire à l’Université de Fribourg.
Depuis quelques semaines, les détracteurs de...