Le PS veut faire revivre les «véritables enjeux»

Le Parti socialiste (PS) revient avec les thèmes d'actualité qui gênent la droite: AVS, 2e pilier, impôts. Des sujets renvoyés après les élections, au profit de quelques moutons et complots. «Elevez l'âge de la retraite, votez Blocher»: c'est l'exemple-type d'une affiche UDC qu'on ne verra jamais placardée», a lancé hier Pierre-Yves Maillard, vice-président du Parti socialiste, dans une ultime intervention avec les élections. «C'est pourtant bien la position de ce parti sur la question mais, comme c'est impopulaire, il préfère parler d'autre chose», explique-t-il. Le problème, c'est que cette attitude s'étend, en gros, à toute la droite et à un ensemble de sujets importants, note le président du PS, Hans-Jürg Fehr. «Sur l'AVS, notre principale assurance dont l'avenir se joue dans le cadre de la 11e révision, le chef du groupe UDC aux Chambres, Caspar Baader, a très clairement dit qu'on en parlerait après les élections».

13 oct. 2007, 12:00

Même chose pour les rentes du 2e pilier, dont la discussion a été repoussée. Normal: les solutions du camp libéral consistent à abaisser rapidement le taux de conversion, ce qui réduit les rentes de 10%. Les réformes fiscales? Hans-Rudolf Merz a attendu le 10 octobre pour publier une étude d'avril 2006, parce qu'elle montre les effets antisociaux de ses projets. Les socialistes citent encore les coupes de 5 milliards prévues dans les dépenses. S'il fallait, par hypothèse, appliquer un tel programme à l'AVS, cela signifierait monter l'âge de la retraite à 70 ans ou réduire les rentes mensuelles de 250 francs, affirme Pierre-Yves Maillard. Il note aussi que les tendances du marché annoncent une hausse moyenne de 2,5% des loyers.

Enfin, le PS soupçonne le patronat alémanique de la construction d'être aujourd'hui noyauté par l'UDC. Il s'explique mal, sinon, la dénonciation de la convention collective dans cette branche qui ne peut se passer de main-d'?uvre étrangère: il n'y a que l'UDC pour braquer les syndicats au risque de saborder la libre circulation lors des prochains scrutins. Le PS regrette que ces sujets n'aient pas figuré au centre de la campagne, car ils reviendront devant le Parlement sitôt après le 21 octobre, note Pierre-Yves Maillard. «C'est le bon moment pour signaler les véritables enjeux de la campagne», ajoute-t-il. En perte de vitesse dans les sondages (de 23,3% aux élections de 2003 à 21,7% aujourd'hui), le PS va tenter le forcing sur ces thèmes durant les dix derniers jours de campagne. / FNU