Le gouvernement a décidé hier de lui donner une base légale dans le cadre de la nouvelle loi sur le transfert du trafic marchandises. C'est un véritable tournant dans la politique des transports. Il reste à en négocier les conditions avec les pays voisins. La loi actuelle sur le transfert du trafic expirera fin 2010. Elle fixe pour objectif la limitation du nombre de camions traversant les Alpes à 650 000 par année. Cet objectif devrait être atteint au plus tard deux ans après l'ouverture du tunnel de base du Lötschberg, soit en 2009. On en est loin.
L'an dernier, près de 1,2 million de camions ont franchi les Alpes. Le nombre de courses a diminué de 16% par rapport à 2000, mais, à ce rythme, il faudra des dizaines d'années pour obtenir le résultat recherché. Voilà pourquoi le Conseil fédéral a opté pour un nouvel instrument. A titre de mesure intermédiaire, le gouvernement veut désormais passer en dessous de la barre du million de camions en 2011. Mais il refuse de dater le passage à 650 000 courses. Sa concrétisation dépend notamment de la date d'entrée en vigueur de la bourse de transit.
Or, il faudra peut-être renégocier l'accord sur les transports conclu avec l'UE. Quoi qu'il en soit, une enveloppe financière de 1,6 milliard de francs devrait assurer la promotion du trafic ferroviaire des marchandises pendant la période 2011-2018.
La bourse de transit proposera des droits de passage correspondant au nombre de trajets autorisés chaque année (1 million en 2011). Ils seront vendus aux enchères et pourront être échangés entre les transporteurs à des prix correspondant à l'offre et à la demande. Les camions qui ne disposent pas d'un droit de passage seront dirigés sur le rail.
La mise en ?uvre de cette politique demande donc une capacité ferroviaire suffisante. «Cela signifie qu'il faut investir sur le Lötschberg et aménager rapidement la seconde voie», souligne le radical valaisan Jean-René Germanier, membre de la commission des transports du National. Moritz Leuenberger abordera ces questions la semaine prochaine avec les ministres européens des Transports. / CIM