Le Hezbollah sous le feu

L'aviation israélienne a bombardé hier la ville de Baalbeck, l'un des fiefs du Hezbollah chiite, qui a répliqué par des tirs de roquettes. Les initiatives diplomatiques se multiplient mais aucun cessez-le-feu ne paraît imminent L'aviation israélienne a violemment pilonné hier Baalbeck, fief du Hezbollah chiite. Celui-ci a riposté en lançant des dizaines de roquettes contre le nord d'Israël, en dépit de nouveaux efforts diplomatiques pour trouver une issue à la crise.

22 juil. 2006, 12:00

La série de raids israéliens sur Baalbeck a tué quatre civils dans cette ville chiite située à 90 km à l'est de Beyrouth. Dans le même temps, les bombardements se sont poursuivis dans le secteur de Tyr, au sud du pays, faisant un tué.

Débordé par l'afflux de victimes, un hôpital de Tyr a d'ailleurs commencé à inhumer des dizaines de cadavres dans une fosse commune, pour faire de la place dans sa morgue.

Détermination

Le Hezbollah a de son côté tiré de nouvelles salves de roquettes sur le nord d'Israël, touchant notamment Haïfa, la troisième ville du pays, où 19 civils ont été blessés. Le conflit a fait 339 morts, en majorité des civils, et un millier de blessés au Liban, tandis que 33 Israéliens ont été tués.

Mais les efforts d'apaisement se heurtent à la détermination des belligérants à ne céder sur rien. Tant Israël que le Hezbollah ont ainsi rejeté le plan de règlement présenté jeudi par le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, qui incluait notamment la libération des soldats israéliens, une conférence internationale et l'envoi d'une force de stabilisation au Liban. L'Etat hébreu a en outre annoncé la mobiliation de plusieurs milliers de réservistes.

L'armée israélienne pourrait notamment masser trois à quatre divisions à sa frontière avec le Liban d'ici la fin du week-end, ce qui marquerait le prélude à une invasion du Liban-Sud. Le Hezbollah peut pour sa part compter sur l'appui de la rue arabe, comme en témoignent les manifestations organisées hier dans plusieurs pays, dont l'Irak, l'Egypte, la Jordanie ou le Soudan. De nombreux appels ont été lancés pour sortir de la crise. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice devait notamment présenter un «plan diplomatique international» qui devrait «s'attaquer à la violence à laquelle nous assistons et aux racines de cette violence».

Un peu plus tôt, Condoleezza Rice avait exprimé sa préoccupation face à l'escalade au Proche-Orient et exprimé son espoir de trouver un moyen de «stabiliser» le Proche-Orient. La cheffe de la diplomatie américaine devrait se rendre au Proche-Orient la semaine prochaine.

Par ailleurs, le premier ministre britannique Tony Blair se rendra le 28 juillet à Washington, notamment pour évoquer avec George Bush la question de l'envoi d'une force multinationale au Proche-Orient. En mission à Beyrouth, le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste Blazy a mis en garde contre une possible «catastrophe» humanitaire, alors que 500.000 Libanais ont dû fuir leurs maisons.

A Genève, les agences humanitaires de l'ONU ont exigé un accès immédiat et garanti au Sud-Liban, alors qu'à New York se tenait un débat public du Conseil de sécurité. La Suisse devait y exiger une meilleure protection de la population civile et répéter sa demande d'un cessez-le-feu immédiat et de l'ouverture de couloirs humanitaires.

Face à la montée des dangers, les évacuations d'étrangers se sont poursuivies hier. Quelque 4500 Américains ont notamment embarqué pour Chypre à bord de trois navires protégés par des Marines américains.

Palestiniens tués à Gaza

Par ailleurs, quatre Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, où l'offensive israélienne a fait plus de 100 morts et se poursuit malgré les appels de l'ONU à la fin des opérations.

En Cisjordanie, des soldats israéliens ont tué un médecin palestinien lors d'un accrochage avec des manifestants qui leur lançaient des pierres. / ats-afp-reuters