L'étudiant de 20 ans qui avait pénétré armé mardi dernier dans l'enceinte du gymnase de Beaulieu, à Lausanne, voulait se suicider. Il a apparemment voulu se suicider en raison d'un chagrin d'amour.
Le jeune homme avait été neutralisé mardi matin par la police à proximité du secrétariat de l'école. Il était armé d'un pistolet chargé et avait deux magasins remplis de balles dans les poches. Un peu plus tard, les inspecteurs avaient découvert un sac à dos avec de la munition dans une salle de classe.
L'enquête devra déterminer pour quelles raisons il avait emporté un tel arsenal. «Sa version des faits, c'est qu'il n'en voulait qu'à lui-même», a expliqué hier la juge d'instruction Diane Bertoli Perret.
Le gymnasien, qui était en troisième et dernière année de gymnase, s'est montré abattu lors de son audition mardi. «Il est apparu très fragile. Il avait des idées suicidaires», selon la magistrate qui l'a «longuement entendu». Une expertise psychiatrique sera ordonnée.
Le jeune homme fréquentait une classe de voie diplôme, une filière qui conduit à des professions dans le paramédical. «Il ne s'était pas signalé par des problèmes scolaires», a relevé Michael Fiaux, porte-parole du Département de formation, jeunesse et culture (DFJC).
Le jeune détenait un pistolet qu'il avait acheté à un particulier. Il a expliqué qu'il avait acquis cette arme de poing «il y quelque temps» pour se donner la mort. Un achat légal, pour autant qu'un contrat ait été établi. La loi suisse, en revanche, interdit le port d'arme sur la voie publique.
Le gymnase était encore sous le choc hier. Tous les cours ont toutefois été maintenus. «Ils se sont déroulés le mieux possible, compte tenu des circonstances. Forcément, il y a eu beaucoup de questions et de discussions», a expliqué Michael Fiaux.
Le drame évité de justesse s'est produit lors d'une journée particulière. L'établissement organisait mardi sa journée de l'extravagance. De nombreux gymnasiens portaient des déguisements. L'étudiant armé, lui, n'était pas déguisé. La direction du gymnase a mis sur pied hier un dispositif de soutien psychologique pour les élèves qui en ressentiraient le besoin. L'établissement est l'un des plus grands du canton. Il compte un millier d'élèves.
La direction statuera lundi sur le sort de l'élève. «On s'achemine vraisemblablement vers une décision de renvoi», a prédit Michael Fiaux. / ats