Depuis lors, l'idée a fait du chemin. A l'époque, il y avait eu un seul radical, le Genevois John Dupraz, pour soutenir la motion. Aujourd'hui, le président du parti, Fulvio Pelli, déclare que cela vaut la peine d'y réfléchir. Il va même jusqu'à affirmer que «c'est une bonne option».
Il a suffi de sept ans pour que l'idée acquière une image moderne et radicale. L'engagement de la conseillère d'Etat radicale Marianne Dürst, au nom du gouvernement glaronais, y est pour beaucoup. Elle a donné une coloration bourgeoise à la réforme proposée par les Jeunes socialistes. «Les bonnes idées sont radicales, s'exclame Fulvio Pelli. Un parti comme le nôtre se doit de faire confiance aux jeunes. Nous allons en discuter avec la base».
Du côté du PDC, une partie du chemin a déjà été faite. En 2000, la majorité du groupe parlementaire avait approuvé la motion sur l'abaissement du droit de vote à 16 ans. Le président du PDC, Christophe Darbellay, se montre sensible à l'argument d'un rééquilibrage politique permettant de compenser le vieillissement de la population. «Les jeunes ont le droit d'être entendus et consultés, mais l'abaissement de la majorité civique n'est pas forcément la seule solution. J'aborde cette question ouvertement et sans préjugés.»
L'ouverture des partis centristes dope les espoirs de la conseillère nationale socialiste Evi Allemann (BE), 29 ans, qui va déposer une initiative parlementaire prônant une solution similaire à celle de Glaris sur le plan fédéral. «
La discussion pourra se faire sur la base des expériences acquises à Glaris», note-t-elle. Selon elle, la formule de l'initiative parlementaire permet d'approfondir le débat en commission: «C'est important sachant qu'un abaissement de l'âge du droit de vote suppose une modification de la Constitution.»
Le scepticisme des parlementaires bourgeois n'est cependant pas entièrement dissipé. Le libéral vaudois Claude Ruey, qui affirme s'être intéressé à la politique dès l'âge de sept ans, craint que le parlement ne se laisse aller au «jeunisme».
Les démocrates du centre sont encore plus réticents. «Le droit de vote doit aller de pair avec la majorité civile et pénale, souligne le vice-président du parti, le Neuchâtelois Yvan Perrin. Or, le passage de 20 à 18 ans a déjà posé beaucoup de problèmes».
Le Valaisan Oskar Freyinsger s'appuie sur son expérience d'enseignant pour défendre le statu quo. «Entre 16 et 18 ans, les jeunes vivent une véritable révolution personnelle. Ils sont en pleine phase de construction de soi. Laissons les vivre cette étape capitale sans perturbation.» / CIM