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Le déficit du réseau postal revu à la baisse

Le déficit du réseau postal serait inférieur de moitié aux chiffres avancés jusqu'ici. Problème: ce chiffre se base sur un redimensionnement hypothétique du réseau. Le réseau suisse de bureaux de poste ne couvre pas ses frais en raison des obligations du service universel. Jusque là, tout le monde est d'accord. Il restait à définir l'ampleur du déficit, ce qui n'est pas sans incidence sur les projets de libéralisation du marché. Ce sont en effet les recettes du monopole qui financent ces frais d'infrastructure.

05 févr. 2008, 12:00

Le géant jaune estimait le découvert à 412 millions de francs. Il a revu ce chiffre à la baisse à la suite de «discussions» avec l'autorité de régulation postale PostReg. Selon l'accord divulgué hier, le montant officiel n'est plus que de 200 millions de francs.

«C'est un pur exercice comptable», souligne la porte-parole de La Poste Nathalie Salamin. «Il repose sur une construction théorique qui n'a aucune influence sur le réseau réel. Et si les chiffres diffèrent, c'est parce que les données prises en considération ne sont pas les mêmes.»

Ces réserves sont d'importance au vu du modèle mis au point par La Poste et PostReg en collaboration avec WIK-Consult et BDO Visura SA. Selon ce modèle, il suffirait de 700 bureaux de poste et 1000 agences postales pour exploiter un réseau sans obligation de service universel sur l'ensemble du territoire. Or, La Poste gère actuellement un réseau de 2318 offices auxquels s'ajoutent 150 agences exploitées par des tiers, notamment dans des commerces d'alimentation. Cela signifie que 800 offices servent uniquement à garantir le mandat de service universel

Président de la commission fédérale de la communication et directeur par interim de PostReg, Marc Furrer explique que ces chiffres ont été établis à la suite de comparaisons au niveau national et international. Avec 1700 offices, la Suisse disposerait encore d'un réseau relativement dense, puisque la moyenne calculée avec dix pays européens s'établit à 1416. Cette différence est justifiée par les conditions géographiques du pays et des exigences qualitatives élevées, note Marc Furrer.

Ce dernier souligne le caractère hypothétique de ce modèle. L'ex-régie n'est pas en train de préparer un nouveau plan de restructuration drastique. Tout dépendra des solutions politiques à venir. Il suffirait par exemple que le Parlement impose les paiements en liquide dans les agences postales (lire notre édition du 30 janvier) pour que leur développement soit entravé et que le déficit du réseau augmente.

Par ailleurs, le Conseil fédéral va prochainement envoyer en consultation un projet de libéralisation en deux étapes. En vertu de ce projet, le monopole de La Poste sur les lettres passerait de 100 grammes à 50 grammes dès 2011. Le Parlement déciderait dans une seconde phase, par le biais d'un arrêté fédéral sujet au référendum facultatif, si le marché doit être entièrement libéralisé. / CIM

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