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Le débat sur les minarets s'invite au forum de Madrid

Réponse à l'intolérance et au radicalisme, le forum de l'Alliance des civilisations tient son premier congrès à Madrid. Micheline Calmy-Rey aborde la question des minarets. Alors que Pascal Couchepin vient de rentrer d'un voyage en Afrique du Nord qui lui a permis de dialoguer avec le monde arabo-musulman, Micheline Calmy-Rey prend la relève à Madrid, où elle a participé hier à l'ouverture du premier forum de l'Alliance des civilisations.

16 janv. 2008, 12:00

Cette initiative hispano-turque soutenue par l'ONU a pour but de jeter des ponts entre le monde islamique et occidental. Invitée à s'exprimer devant quelque 350 personnalités du monde politique, associatif et culturel, la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères a demandé que l'on passe des grands discours à l'action concrète sur le terrain. Elle a aussi dû répondre aux inquiétudes suscitées par l'initiative anti-minarets.

Compte tenu de l'incompréhension suscitée par ce projet dans le monde islamique, Micheline Calmy-Rey était attendue au contour. Elle a invité ses interlocuteurs à se souvenir qu'en l'espace de quelques années l'islam est devenu la deuxième religion du pays. «Près de 5% de la population résidant en Suisse est musulmane. Cette diversité est un enrichissement pour notre pays, mais elle peut être perçue comme facteur d'insécurité par une partie de la population.»

Faute de temps, la conseillère fédérale a renoncé à approfondir le sujet en séance plénière. Il a par contre été traité en profondeur lors d'un entretien privé d'une heure avec le secrétaire général de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu. La rencontre a eu lieu à la demande de ce dernier et l'essentiel de la discussion a porté sur la question des minarets.

Une fois de plus, la conseillère fédérale a dû expliquer les subtilités de la démocratie directe. «Elle a affirmé que le Conseil fédéral prenait l'initiative très au sérieux», indique le porte-parole du département, Raphaël Saborit. Elle s'est aussi dite «confiante dans la capacité de jugement des Suisses».

L'OCI avait déjà demandé des éclaircissements à la Suisse sur ce sujet. Manifestement, la réponse donnée par Berne n'a pas suffi à tranquilliser l'organisation. Seul un retrait de l'initiative pourrait y parvenir, mais il ne faut plus y compter avec la politique d'opposition renforcée voulue par l'UDC. En début de semaine, le comité d'initiative avait accusé l'OCI d'ingérence dans les affaires suisses. /CIM

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