En annonçant, vendredi, 268 licenciements sur le site de Dornach, Martin Hellweg, président du conseil d'administration de Swissmetal, a mis un terme à la recherche de toute solution permettant d'éviter une telle issue. Lors d'une rencontre qui s'est déroulée jeudi soir, les parties - à savoir le conseil d'administration, le commissaire au sursis Fritz Rothenbühler, les cantons de Berne et de Soleure, le Seco et le syndicat Unia - avaient convenu de se retrouver ce week-end, explique Beda Moor, responsable de la branche métallurgie chez Unia. Objectif: trouver une solution permettant d'éviter tout ou partie de 290 licenciements annoncés au début juillet. Il précise par ailleurs qu'au cours de ces discussions, il n'a jamais été question des 268 renvois susmentionnés.
A court de liquidités
«Mais en foulant ainsi aux pieds cet accord, Martin Hellweg a rendu les discussions de ce week-end totalement inopérantes et inutiles», dénonce Beda Moor. Une situation d'autant plus scandaleuse qu'au terme de la procédure de consultation en cours, tout indiquait que d'autres solutions étaient possibles. Qui plus est, poursuit-il, l'annonce de ces licenciements condamne non seulement, de facto, le site de Dornach, mais il menace également très sérieusement la Boillat, à Reconvilier.
Avec l'annonce faite vendredi, les cantons et le Seco n'ont par exemple plus la possibilité d'intervenir pour avancer les salaires d'août, comme ce fut le cas en juillet. La législation ne permet en effet d'accorder une aide temporaire à une entreprise en difficulté que s'il est possible de sauver les emplois. Pareille avance est d'ailleurs pratiquement sans risque pour les cantons puisqu'en cas de faillite, une telle créance figurerait en tête des priorités.
Or, étant à court de liquidités, Swissmetal Industries (la filiale de Swissmetal Holding qui regroupe les deux sites suisses) ne pourra probablement pas payer les salaires d'août. Pour récupérer leur dû, les 268 salariés licenciés n'auront d'autre choix que de mettre aux poursuites l'entreprise. Résultat: en état d'insolvabilité, Swissmetal Entreprises sera sans doute mise en faillite, entraînant non seulement la fermeture de Dornach, mais aussi de la Boillat.
Maintenir la production
Pour éviter ce scénario catastrophe, Unia demande au commissaire Fritz Rothenbühler de prendre ses responsabilités. «Comme la législation sur le sursis concordataire le lui permet, il doit de toute urgence empêcher Swissmetal de mettre ces licenciements à exécution», explique Beda Moor. Cela permettrait de trouver une solution pour les salaires d'août et de maintenir la production, offrant ainsi une dernière chance aux repreneurs potentiels intéressés de sauver tout ou partie des activités industrielles de Swissmetal Industries.