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Le cannabis reste en tête des drogues au volant

Le cannabis arrive en tête des substances illégales détectées dans le trafic routier avec 48% des cas. La cocaïne, avec 25%, est en forte progression comme dans le reste de la société, loin devant les opiacés (10%) et les amphétamines (7%), selon la première étude nationale sur cette question.

05 avr. 2010, 12:02

Outre le 0,5 pour mille pour l'alcool, la Suisse a introduit le 1er janvier 2005 la tolérance zéro pour toute une série de drogues illégales. Sur mandat de l'Office fédéral de la santé publique, la Société suisse de médecine légale a effectué un premier point de la  situation.

Le Dr Maria-Cristina Senna, du Centre universitaire romand de médecine légale, a étudié tous les cas de suspicion d'usage de drogue de l'année 2005 ayant fait l'objet d'une analyse dans un des huit laboratoires autorisés par l'Office fédéral des routes. Ceux de suspicion d'alcool uniquement n'ont pas été pris en compte.

Les 4794 cas analysés concernaient 4243 hommes et 543 femmes, peut-on lire dans l'éditioon en ligne de la revue «Forensic Science International». L'âge des automobilistes, motards, camionneurs, cyclomotoristes, cyclistes ou même piétons (1% des cas) s'échelonnait de 14 à 92 ans, pour une moyenne de 31 ans. Environ 35% des interventions de la police faisaient suite à un accident.

Cocaïne en progression

Une ou plusieurs substances psychoactives ont été détectées dans 89% des échantillons sanguins analysés. La plus fréquente est le cannabis (48% des cas), devant l'alcool (35%), la cocaïne (25%), les opiacés (10%), les amphétamines (7%), les benzodiazépines (6%) et la  méthadone (5%).

Ces valeurs sont similaires à celles trouvées lors de précédentes études de moindre ampleur portant sur les années 2002/2003, à l'exception notable de la cocaïne. Cette dernière est en effet en progression «considérable», ayant passé de 13% à 25% durant cet intervalle.

Un phénomène vraisemblablement lié à la disponibilité de cette substance et à la hausse de la consommation dans la population générale, comme l'a expliqué Mme Senna.

Polytoxicomanie

Parmi les usagers de la route contrôlés positifs à la cocaïne, 23% n'avaient consommé que cette drogue, tandis que les autres cas relevaient de combinaisons avec l'alcool (17%), le cannabis (16%), les opiacés (9%), voire avec cannabis et alcool (7%), méthadone et opiacés (4%) ou encore amphétamines et alcool (4%). L'usage de plusieurs substances à la fois est «fréquent», souligne le Dr Senna.

Autre constat: les concentrations trouvées dans le sang des contrevenants sont «considérables», en particulier pour le cannabis, l'alcool et la cocaïne. Ce qui laisse supposer que la prise de la substance a eu lieu juste avant de prendre le volant, voire au volant.

Ou alors que les intéressés avaient consommé récemment de très fortes doses. En tout état de cause, la mise en évidence de taux aussi élevés suggère que de bon nombre des personnes concernées ont un problème d'addiction, peut-on lire dans l'étude.

Majorité d'hommes

La distribution entre les sexes, avec 89% d'hommes et 11% de femmes, est conforme à celle relevée lors de précédents travaux. L'âge moyen des contrevenants masculins était de 30 ans, contre 37 ans chez les femmes. Le groupe d'âge le plus à risque est celui des 20 à 29 ans.

Les jeunes consomment plutôt des stupéfiants alors que chez les personnes plus âgées ce sont souvent les médicaments qui posent  problème. Les femmes sont surreprésentées dans les classes d'âge 35- 39 ans, 55-59 ans et 75-79 ans.

S'il n'est pas interdit de prendre la route sous médicaments, ces derniers sont tout de même impliqués dans environ 8% des cas de  suspicion d'incapacité de conduire. Majoritaires, les benzodiazépines (6%) - prescrits contre les troubles du sommeil et l'anxiété - ont été décelés seuls dans 17% des cas. Ils étaient accompagnés d'alcool dans 19% des cas, plus rarement de cannabis, d'opiacés, de cocaïne, voire d'autres médicaments. /ats

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