Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Lausanne: la police traque les dealers dans la rue, ils se mettent à dealer dans les bus

Les dealers rivalisent d'ingéniosité pour écouler au maximum leurs doses sans être inquiétés. Alors que la traque s'intensifie dans la rue, ils agissent désormais discrètement dans les bus lausannois.

13 janv. 2017, 09:50
Peu de clients se plaignent de ce nouveau trafic.

Depuis que la police lausannoise a renforcé l'an dernier sa présence en certains endroits de la ville pour lutter contre le deal de rue, les trafiquants trouvent des alternatives pour poursuivre leur activité. Plusieurs témoins rapportent ainsi avoir récemment assisté à des scènes de deal dans des bus.

Des personnes qui montent dans un bus à l'arrêt de la Riponne, s'installent à l'arrière, causent brièvement avec un ou des hommes déjà assis, s'échangent "quelque chose" puis chacun descend à un arrêt différent. C'est la scène à laquelle une passagère des transports publics lausannois (tl) a assisté deux fois en décembre dernier et qu'elle décrit à l'ats.

Un scénario qui ressemble grandement à celui raconté par deux autres témoins. Et que la RTS mettait en lumière dans un sujet télévisé en fin d'année.

 

Police sur le coup

Interrogé sur cette problématique, les tl confirment que "ce phénomène a été constaté par le personnel de terrain, et notamment par les contrôleurs". Et qu'il a été signalé à la police, explique leur porte-parole Valérie Maire.

Mais les clients sont visiblement rares à s'en plaindre officiellement auprès de l'entreprise. La porte-parole précise en effet qu'à fin d'année 2016, un seul courrier avait été adressé aux tl mentionnant du trafic de drogue dans un bus.

Du côté de la police lausannoise, le phénomène est sans surprise connu. "En raison de la présence policière renforcée en rue, un certain déplacement du deal a été constaté. Celui-ci peut se dérouler aujourd'hui dans divers secteurs, établissements publics, appartements ou encore au niveau des transports publics", répond Raphaël Pomey, chargé de communication.

Dispositif efficace

Reste que pour Pierre-Antoine Hildbrand, municipal en charge de la sécurité et de l'économie, ce report "témoigne de l'efficacité du système policier mis en place depuis octobre". Et d'ajouter que "le commerce dans les bus a pour préalable celui dans la rue. Et c'est sur ce dernier aspect que nous préférons mettre l'accent".

Dans la même veine, la police indique qu'il n'y a pas une stratégie qui "ciblerait particulièrement les bus". Et Raphaël Pomey de préciser que dans les différents lieux de deal évoqués plus haut, les "patrouilles interviennent, lorsque cela est possible, pour interpeller les trafiquants en flagrant délit ou au moyen du chien passif".

Pour tenter d'améliorer la situation, Pierre-Antoine Hildbrand précise en outre que la Ville travaille sur le sujet avec les tl. "Nous leur avons notamment recommandé d'utiliser le matériel le plus propice au contrôle social informel". En d'autres termes: avoir recours à de longs bus sans remorque afin de permettre au conducteur et à tout un chacun d'avoir un oeil sur ce qui se passe à l'intérieur.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias