Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La vendeuse s'en tient à sa version

03 mars 2010, 04:15

La vendeuse, dont le témoignage invalide la chronologie officielle dans le triple homicide de Vevey, reste inébranlable. Elle a réaffirmé hier à Lausanne avoir servi les deux femmes à une heure où la justice les tient pourtant pour mortes. «Rien ne pourra me faire changer d'avis», a affirmé d'entrée de cause l'ancienne employée de la boulangerie veveysanne.

Le samedi 24 décembre 2005, entre 16h30 et 17h, elle est «sûre à 200%» d'avoir vendu diverses friandises à deux femmes, la mère et la fille. Cette dernière l'a alors reconnue et lui a dit qu'elle avait été sa doctoresse. A ce moment, la vendeuse s'est souvenue d'elle et elles ont pu échanger quelques phrases.

«J'ai une bonne mémoire», a lancé cette femme, qui ne s'est manifestée que très tard et via une émission de télévision. Jugé crédible, son témoignage est à l'origine du procès en révision qui a débuté lundi à Lausanne et qui suit un premier jugement prononcé en juin 2008 à Vevey.

Le procureur du canton de Vaud Eric Cottier a posé de multiples questions à la vendeuse, afin de montrer que la mémoire de cette dernière n'était en fait pas si bonne que cela. Si sa tentative a obtenu des résultats, elle n'a cependant pas fait bouger d'un iota les souvenirs du témoin sur la journée du 24 décembre.

L'ancienne employée a expliqué qu'elle disposait de plusieurs repères qui réduisaient à néant toute possibilité de confusion sur les dates. Après avoir servi les deux femmes, elle a téléphoné à une collègue pour lui souhaiter bon anniversaire puisqu'elle est née le 24 décembre. Elle est ensuite partie passer la soirée chez son fils, parce qu'elle venait de perdre son mari. C'était la première fois qu'elle vivait Noël de la sorte, autre raison de se souvenir exactement de la date de l'événement. En revanche, l'ex-vendeuse s'est montrée plutôt confuse dans les explications données sur son attitude. Elle affirme avoir téléphoné à l'ancien avocat de l'accusé pour signaler cet élément, mais n'avoir jamais été rappelée.

Lors d'une enquête de voisinage au début 2006, une journaliste de la TSR a rencontré l'ancienne vendeuse. Cette dernière lui a raconté qu'elle était sans doute une des dernières personnes à avoir vu les victimes. Pourtant, ce n'est qu'après le procès de juin 2008 qu'elle a été convaincue que la chronologie du drame était impossible. Mais jamais elle n'a voulu aller raconter ces précisions à la police, convient-elle. Finalement, lors d'une émission de TV de décembre 2008, elle a expliqué son point de vue, déclenchant le processus aboutissant à l'actuel procès.

Après sa déposition, le détective privé chargé d'enquêter sur elle par le frère de l'accusé est venu à la barre. Le détective n'a pu que confirmer l'emploi du temps de l'ancienne vendeuse. Le procès dure jusqu'à vendredi. /ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias