Les rebelles kurdes ont dans un premier temps démenti la réalité de cette offensive. Ils ont ensuite fait état de «graves affrontements» dans les monts Zagros, aux confins de la Turquie, de l'Irak et de l'Iran, au cours duquel deux soldats turcs ont, selon eux, été tués et huit autres blessés. Selon les autorités irakiennes, l'armée turque a détruit cinq ponts. L'armée n'a pas précisé le nombre de soldats déployés. Selon les chaînes de télévision turques, 3000 à 10 000 militaires sont entrés en territoire irakien. Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que l'intervention était d'ampleur limitée. Selon la chaîne de télévision CNN Turk, l'offensive devrait durer quinze jours. Recep Tayyip Erdogan a souligné qu'Ankara n'avait pas l'intention de porter atteinte à l'intégrité territoriale de l'Irak. Il a téléphoné au premier ministre irakien Nouri al-Maliki et au président américain George Bush pour les informer de l'opération. Les premières réactions occidentales à cette incursion ont été modérées. La Maison-Blanche a confirmé qu'elle avait été informée à l'avance de l'opération turque et n'a pas émis d'objection. Bruxelles a appelé Ankara à éviter toute action «disproportionnée». Le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, a lui aussi réagi avec modération.
«Nous comprenons les préoccupations des Turcs, mais cette action n'est pas à notre avis la meilleure réponse». La Turquie, membre de l'Otan, affirme que le droit international l'autorise à frapper les quelque 3000 combattants du PKK dans leurs caches du nord de l'Irak, d'où ils planifient des attaques menées sur son sol. Pour Ankara, le PKK est responsable de la mort de près de 40 000 personnes depuis le déclenchement de sa lutte armée, en 1984. La Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne classent le PKK comme organisation terroriste. / ats-afp-reuters