La Suisse et les pays du Golfe veulent renforcer leur coopération. Les échanges commerciaux ont atteint près de huit milliards de dollars l'an dernier, dont 6,6 milliards d'exportations suisses, et peuvent encore progresser dans plusieurs secteurs.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Yves Rossier, le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères Abdulaziz Abdullah Al Saud et le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG) Abdul Latif Bin Rashid Al Zayani se sont engagés à développer les relations en ouvrant mardi à Genève le premier Forum Suisse-Conseil de coopération du Golfe.
Yves Rossier a souhaité que la Suisse et les pays du Golfe joignent leurs forces pour renforcer la stabilité régionale et trouver une solution politique à la crise en Syrie sur la base de la déclaration de Genève du 30 juin 2012. Il a souligné la complémentarité des efforts pour amener les parties à la table de négociations, tout en appelant les pays du Golfe à dialoguer avec l'Iran "sans lequel il n'y aura pas de solution" en Syrie.
Un début
Au plan économique, il a affirmé que l'accord de libre-échange signé en juin 2009 entre le CCG et l'Association européenne de libre-échange (AELE), dont la Suisse, n'est qu'un début. "Nous sommes confiants qu'il entrera en vigueur l'année prochaine et qu'il va encore stimuler nos relations commerciales", a déclaré le secrétaire d'Etat aux 250 participants du Forum organisé par la Fondation "Gulf Research Center", établie à Genève depuis 2007.
Yves Rossier s'est félicité de la décision du Conseil de coopération du Golfe d'ouvrir une ambassade à Genève, annoncée par son secrétaire général. Celui-ci s'est déclaré convaincu que les échanges entre la Suisse et le CCG vont encore s'étendre en raison du potentiel économique des deux parties.
Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères a insisté sur la nécessité de renforcer la stabilité de la région du Proche-Orient, "malheureusement confrontée à des désordres depuis des décennies". "Que la communauté internationale soit ferme face au régime syrien est une préoccupation majeure pour nous", a affirmé le représentant du royaume.
Potentiel de développement
Le président de la Fondation "Gulf Research Center" Abdulaziz Sager a estimé que les relations économiques entre la Suisse et les six pays du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar), déjà excellentes, peuvent se développer dans plusieurs secteurs. Les échanges commerciaux avec la Suisse ont augmenté en moyenne de 7% par an, en passant de 2,5 milliards de dollars en 2000 à près de huit milliards en 2012.
"L'industrie pharmaceutique, la finance, l'alimentaire et l'horlogerie sont déjà sur place. Mais il y a encore un potentiel dans les transports, les assurances, les énergies renouvelables, la santé et l'éducation", a indiqué Abdulaziz Sager. Novartis, Nestlé, Credit Suisse, Swiss Re, Julius Baer, Mirabaud, la Banque cantonale de Genève participent notamment côté helvétique au Forum organisé jusqu'à mercredi, de même que les cinq banques du Golfe établies en Suisse.
Tourisme
Le développement du tourisme est également à l'agenda. Genève et la Suisse sont une destination favorite des ressortissants des pays du Golfe (127'000 en 2011, dont plus de la moitié des Saoudiens), a fait remarquer le secrétaire général du CCG. Il a en même temps souhaité que, dans l'autre sens, davantage de Suisses se rendent dans le Golfe "pour aider à dépasser les clichés".
Les 40 vols qui ont lieu chaque semaine entre le Golfe et les aéroports de la Suisse devraient faciliter ces échanges. Le Forum Suisse-CCG doit avoir lieu tous les deux ans alternativement à Genève et dans le Golfe.