La Suisse doit persévérer en matière d'environnement

La Suisse jouit d'une image «verte et propre». Mais il ne faut pas baisser la garde, par exemple sur la biodiversité, prévient l'OCDE, qui livre 46 recommandations à Moritz Leuenberger. Nouvel examen, après celui de 1998, de la politique environnementale suisse par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Lorents Lorentsen, son directeur pour l'environnement, est venu hier à Berne présenter son rapport, qu'il a remis à Moritz Leuenberger. Un rapport qui balance entre les compliments et les avertissements.

13 mai 2007, 12:00

La Suisse a développé des politiques efficaces de lutte contre les pollutions et les dangers naturels. La loi sur la protection de l'environnement a introduit des instruments comme le partenariat, le principe pollueur-payeur, la prévention. Mais les défis sont aujourd'hui des «pollutions diffuses» (agricoles) et des «consommations non durables» (transport, sols).

Les résultats obtenus dans le domaine de la qualité de l'air sont les meilleurs des 30 pays de l'OCDE. Mais il s'agit de maintenir l'effort pour faire face aux concentrations d'ozone de haute altitude (troposphérique), d'ammoniac, de gaz à effet de serre (dont le CO2). Il faut passer à une «fiscalité verte» et répercuter sur les transports leurs coûts environnementaux.

Les milliers de kilomètres qu'on fait parcourir aux produits pour les transformer, ou pour les consommer plus tôt qu'auparavant (asperges du Mexique, poires d'Afrique du Sud), cela correspond à la logique de l'ouverture des marchés. Mais c'est possible grâce aux prix des transports qui, dans la logique de la protection de l'environnement, sont beaucoup trop bas.

La qualité de l'eau est remarquable en Suisse. Mais la pollution agricole continue de menacer, les débits minimums des rivières exploitées par des barrages ne sont pas garantis partout, la «renaturation» des cours d'eau et de leurs berges prend du retard. Une initiative populaire a été déposée à ce sujet l'an dernier. Moritz Leuenberger évoque la possibilité d'un contre-projet.

C'est surtout sur la biodiversité que l'OCDE se montre alarmiste. Il y a là une réelle érosion: de nombreuses espèces (plantes, animaux) disparaissent, les constructions se multiplient hors des zones à bâtir, les prairies sèches ne sont pas recensées. La Suisse doit enfin se doter d'une stratégie nationale, sinon elle ne pourra pas répondre à ses propres objectifs et engagements.

Une autre recommandation tombe à pic: l'OCDE constate que la Suisse n'a pas encore ratifié la Convention d'Aarhus, qui garantit l'accès à l'information, aux processus de décisions et à la justice en matière d'environnement. Le Conseil fédéral vient d'apporter son appui à une initiative radicale qui veut réduire encore le droit de recours des organisations écologiques? / FNU