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La Suisse contre-attaque et gèle les négociations avec l'Italie

Hans-Rudolf Merz contre-attaque. Après la razzia menée la semaine dernière dans les banques suisses en Italie, la Suisse suspend ses négociations avec Rome sur un accord de double imposition entre les deux pays.

02 nov. 2009, 11:44

«De notre côté, l'accord était prêt à être ratifié. Mais désormais les négociations sont gelées jusqu'à nouvel ordre», a indiqué le président de la Confédération dans une interview publiée hier dans le «SonntagsBlick».

Le fisc italien se serait aussi montré actif sur le territoire helvétique pour mener sa chasse aux fraudeurs, ce que la Suisse n'apprécie guère. «Nous n'acceptons pas d'être espionnés par des étrangers. Nous devons montrer les limites à Rome», explique Hans-Rudolf Merz.

Dans ces conditions, continuer à négocier un accord de double imposition ne rentre pas en ligne de compte. «Je veux d'abord savoir à quel jeu on joue ici.» Quant à savoir quand les négociations reprendront, la question est ouverte.

La balle est désormais dans le camp du ministre des Finances italien, Giulio Tremonti. A la question de savoir ce que l'Italie devrait faire pour renouer la discussion, Hans-Rudolf Merz répond: «C'est à M. Tremonti de me l'expliquer. La dernière discussion, qui remonte à quatre semaines, était du reste comme celle avec M. Kadhafi: parfaitement factuelle et civilisée».

«Monsieur Tremonti doit faire face à une montagne de dettes, alors que nous avons ces cinq dernières années réduit la nôtre de 13 milliards de francs», constate-t-il. «La Suisse est punie parce qu'elle gère correctement son budget.»

Pas question pour Hans-Rudolf Merz de se rendre lui-même à Rome. «J'attends de voir comment M. Tremonti réagit. Nous ne voulons pas l'escalade, mais nous préparons des mesures éventuelles (...) Par moments, il faut savoir ne pas courber l'échine devant les grandes nations», ajoute-t-il.

Cela étant, Hans-Rudolf Merz relève qu'il «ne tolère pas l'évasion fiscale». «La Suisse a signé un accord sur la fiscalité de l'épargne avec l'UE et est prête à élargir l'entraide administrative internationale à l'évasion fiscale», déclare-t-il. Le porte-parole du Département fédéral des finances, Roland Meier, a confirmé l'information du journal dominical selon laquelle la Suisse avait proposé au préalable une imposition à la source à l'Italie. Mais le pays n'est pas le seul avec qui la Suisse discute de cette option, a-t-il précisé.

La crise entre l'Italie et la Suisse a éclaté mardi dernier, lorsque le fisc et la police italienne ont contrôlé 76 agences de banques suisses dans le nord de l'Italie.

En réaction à cette opération, l'ambassadeur d'Italie en Suisse a été convoqué l'après-midi même pour s'expliquer devant le secrétaire d'Etat Michael Ambühl. Interrogée sur cette affaire fiscale hier matin par la Radio Suisse romande, Doris Leuthard adoptait un ton plus modéré. «Il faut chercher le dialogue avec l'Italie. Nous ne voulons pas que la Suisse soit discriminée. Nous voulons un traitement correct. Les attaques ne résoudront aucun problème», a déclaré la ministre de l'Economie. /ats

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