La sécheresse de cet été se poursuit cet automne

Effet collatéral de l'été indien, l'eau pourrait venir à manquer en Suisse, y compris l'eau potable. Il faut dire qu'il est rare de vivre un été et un arrière-été aussi secs.

10 nov. 2015, 12:00
Les températures clémentes de cet automne n'ont pas que du bon.

La Suisse a besoin d'eau mais elle ne tire pas encore la langue. Effet secondaire moins agréable de l'été de la St-Martin, l'eau pourrait venir à manquer, y compris l'eau potable, si les vannes célestes ne s'ouvrent pas généreusement avant l'hiver.

Il faut dire qu'il est rare de vivre un été et un arrière-été aussi secs. Un total de précipitation de 189 millimètres entre juillet et octobre à Zurich, ça n'est arrivé que six fois ces 152 dernières années, selon les statistiques de MétéoSuisse.

La situation s'améliore légèrement plus on se déplace vers l'ouest. Ainsi à Berne, il est tombé 200 millimètres de pluie, ce qui n'est arrivé qu'une dizaine de fois en un siècle et demi.

En Suisse romande c'est légèrement mieux, le Jura excepté. Il n'a plu à Delémont entre juillet et octobre que 191 millimètres, au lieu de 358 pour la moyenne des 30 dernières années, précise MétéoSuisse. Sion a été encore moins mouillé, mais c'est moins inhabituel, la vallée du Rhône ne recevant que 211 millimètres en moyenne.

Cours d'eau bas

A Genève (246 mm cette année, contre 367 mm en moyenne) et à Neuchâtel (221/370), la pluie a un peu moins manqué. Riveraines de lacs, ces deux villes sont paradoxalement parmi celles qui ont le moins besoin de la pluie pour assurer l'alimentation en eau potable.

Cette sécheresse qui se poursuit cet automne a pour conséquences des niveaux de lacs et rivières bien bas, de même que ceux des nappes phréatiques. En de nombreux endroits, l'état des bassins d'alimentation en eau potable et le débit des sources sont inhabituellement faibles pour la période, a dit à l'ats Marc Schürch de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).

A tel point que certaines communes ont pris des mesures d'économie. On n'en est pas encore aux restrictions d'eau potable proprement dit, mais certaines municipalités ont demandé aux citoyens d'économiser le précieux liquide.

L'eau qui coule coûte

Pour la plupart des communes, des solutions sont trouvées grâce à la mise en commun des moyens. Reliées entre elles, de nombreuses collectivités peuvent ainsi s'entraider. A l'image de Fontenais qui pompe son eau à Porrentruy (JU).

Les petites communes de la chaîne jurassienne dépendante d'une seule source sont les plus menacées. M. Schürch leur recommande de se mettre en réseau. Mais cela a un coût, surtout pour les plus petites d'entre elles. Wildberg (ZH) a ainsi renoncé à puiser son eau chez le voisin, trop cher, préférant appeler sa population à moins remplir sa baignoire, à écourter ses douches ou à renoncer à laver sa voiture.