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La sauvegarde de la biodiversité suisse passera par des mesures plus musclées

Devant l'appauvrissement de la biodiversité en Suisse, des experts recommandent la mise en place de mesures plus musclées.

21 avr. 2015, 15:58
La biodiversité du pays est menacée, selon un rapport d'experts.

La biodiversité continue à s'appauvrir en Suisse malgré les efforts entrepris pour conserver les plantes, animaux et habitats. Les experts en appellent à des mesures plus fondamentales pour renverser la tendance.

Pendant un an, 43 scientifiques de 35 institutions ont planché sur l'état des lieux de la biodiversité en Suisse en 2014, sur la base de plus de 300 études. Ils ont publié un rapport d'une centaine de pages, présenté à la presse mardi à Neuchâtel et à Zurich.

Leur constat: ici et là, des efforts pour promouvoir la diversité portent des fruits, à l'image des mesures en faveur des oiseaux rares ou de la revitalisation des cours d'eau. Mais ces améliorations restent ponctuelles et ne suffisent pas à compenser les pertes.

Le rapport inventorie statistiques, problèmes et solutions pour les différentes catégories: milieux aquatiques, marais, milieux agricoles, forêts, milieux alpins et subalpins, et espaces urbains.

Enrayer le déclin

Il n'y a plus que cinq espèces piscicoles dans le Rhône contre 19 vers 1850, et plus que 11 au lieu de 20 dans le Rhin grison. En 22 ans, un tiers des alouettes des champs ont disparu de l'Engadine. Chaque année, un million d'oiseaux meurent par collision contre une vitre. Quant aux marais, malgré leur protection constitutionnelle, ils ne cessent de perdre en surface et en qualité.

Ces quelques exemples ne sont qu'une part infime des conclusions alarmantes des scientifiques. La densité de population de nombreuses espèces décroît. Et si les effectifs passent en dessous de certaines valeurs minimales, les facteurs de diminution se renforcent mutuellement, d'où une accélération du déclin.

Des solutions efficaces existent: la Grisette, papillon qui était devenu rare, a largement profité de la mise en place de jachères en milieu agricole. Ou du côté de la flore: en Suisse centrale, sur des surfaces de foin sauvage remises en exploitation après abandon, le nombre de plantes s'est accru de 20% en 10 ans.

Il faut continuer à élaborer des solutions pratiques et les transmettre à la population. Les experts estiment aussi qu'un doublement de la surface actuelle de nombreux milieux serait nécessaire en Suisse pour préserver à long terme la biodiversité. Cela nécessite des impulsions politiques, soulignent-ils.

Balle dans le camp des cantons

"Nous sommes à un moment charnière", des efforts supplémentaires sont nécessaires, a affirmé Louis-Félix Bersier, professeur à l'Université de Fribourg. Et de plaider pour la mise en oeuvre de la Stratégie Biodiversité Suisse adoptée par le Conseil fédéral en 2012.

Les cantons doivent se positionner par rapport au plan d'action de cette stratégie. L'engagement financier de la Confédération est soumis à la condition que les cantons mettent eux aussi la main au porte-monnaie.

Mais ne rien faire coûterait beaucoup plus cher, prévient Forum Biodiversité Suisse, l'institution qui a chapeauté le rapport 2014. Ces efforts seront rentables à long terme aussi bien pour la qualité de vie de chacun que pour la société et l'économie.

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