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La quête des marchés sud-américains

12 oct. 2011, 07:30

La stratégie suisse en matière de commerce extérieur, qui est de se tourner vers les pays émergents, ne se limite pas à de belles paroles. Après ses voyages en Inde et en Chine, le ministre de l'Economie, Johann Schneider-Ammann, se déplace au Brésil et au Chili avec une délégation de 20 entrepreneurs.

L'un des principaux objectifs de cette visite est de renforcer les relations économiques bilatérales et de faire avancer les négociations en vue d'un accord de libre-échange entre l'Association européenne de libre-échange (AELE) et le Mercosur, similaire à celui déjà signé avec le Chili.

Ce voyage, qui débute aujourd'hui et durera jusqu'au 18 octobre, est plus qu'une rencontre entre nations qui entretiennent des relations de longue date. Le Brésil, principal partenaire économique de la Suisse en Amérique latine, fait en effet également partie du Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), un groupe de pays avec lequel la Suisse a décidé de développer ses échanges dans un plan stratégique publié en 2006.

Le Chili est déjà un partenaire privilégié de la Suisse, surtout grâce à l'accord de libre-échange en vigueur depuis la fin 2004, le premier du genre conclu avec un pays d'Amérique du Sud. «De par son économie ouverte et divers accords de libre-échange, le Chili se profile comme une plateforme régionale pour les activités économiques», affirment les autorités suisses.

Au centre des discussions, outre l'accord de libre-échange avec le Mercosur, il sera aussi question des expériences faites par le Brésil par rapport à la force de sa monnaie, un problème auquel la Suisse est également confrontée à la forte valorisation du franc par rapport à l'euro et au dollar. Autre point fort de ce voyage, la signature d'un accord entre la Suisse et le Brésil pour l'échange de jeunes professionnels.

Des potentiels mais aussi des risques

Ce voyage au Brésil et au Chili est considéré comme stratégique du côté helvétique. «Le Brésil est un grand marché, dont l'importance augmentera encore au cours des prochaines années. Sa croissance devrait rester plus forte que la moyenne, ce qui revêt une grande importance pour tous les secteurs de notre économie», déclare Jan Atteslander, un des membres de la délégation suisse.

Responsable des relations économiques extérieures auprès de la Fédération des entreprises suisses, Economiesuisse, ce dernier souligne également l'importance du Chili. «Nos relations sont fortes, pas uniquement en raison du traité de libre-échange, mais en particulier grâce à la politique économique exceptionnelle conduite par le gouvernement chilien», estime-t-il.

Ce contexte positif offre de bonnes opportunités aux entreprises dans les secteurs de l'industrie, de la santé et des infrastructures. «Mais le tourisme constitue également un domaine d'investissement intéressant pour les entreprises suisses», ajoute Jan Atteslander.

D'autres analystes relativisent toutefois l'importance de ces deux marchés. «Le Chili présente depuis plusieurs années une économie stable, une population avec un bon niveau d'éducation et de bonnes infrastructures. C'est un grand avantage pour les entreprises suisses», affirme Stefan Eiselin, rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire économique «Handelszeitung».

«Cependant, le Brésil a un meilleur potentiel», ajoute-t-il. «Il y a davantage de personnes qui vivent dans la seule région de São Paulo que dans tout le Chili. Par ailleurs, le développement économique du Brésil est impressionnant.»

Il n'en reste pas moins que les investisseurs suisses ne peuvent pas ignorer les problèmes. «Au Brésil, les risques sont plus importants», poursuit-il. «Le gouvernement a réduit le niveau des investissements et il existe toujours un danger de surchauffe du marché immobilier. On ne peut donc pas exclure des revers. Il n'en reste pas moins que la tendance de fond est bien présente et qu'elle pointe vers le Brésil», remarque Stefan Eiselin.

 

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