Les forfaits par cas ne rendront pas le système de santé suisse plus cher, mais ils n'amélioreront pas non plus. Au contraire: la qualité risque même de diminuer. C'est ce que révèle une étude sur le nouveau modèle de financement des hôpitaux.
Le système des forfaits par cas liés au diagnostic (DRG, pour Diagnosis Related Groups) sera introduit dans tout le pays en 2012. Mais aujourd'hui déjà, une centaine d'hôpitaux répartis dans neuf cantons utilisent ce mode de financement: ils se voient rembourser un tarif fixe par cas, indépendamment des coûts réels découlant du traitement du patient. Là où les forfaits par cas sont déjà une réalité, des chercheurs de l'Université de Berne ont constaté qu'un nombre nettement plus élevé de patients sont réhospitalisés dans un laps de temps de 90 jours. La cause peut être un traitement mal approprié ou inachevé.
La conclusion des chercheurs est claire: «La qualité diminue», a dit récemment devant les médias à Berne André Busato, de l'Institut pour la recherche évaluative en médecine. Il ne souhaite toutefois pas spéculer sur les causes exactes. Celles-ci doivent encore être approfondies, a-t-il expliqué. La baisse de qualité constatée confirme les craintes des détracteurs des DRG. D'autres soucis ne semblent en revanche pas se justifier: l'étude montre par exemple que dans les établissements où les DRG sont déjà en vigueur, les séjours hospitaliers sont plutôt plus longs. Les hôpitaux ne profitent manifestement pas non plus de poser des diagnostics plus lourds que la réalité pour rendre certains cas plus lucratifs. IlAutre constat positif de l'étude: l'objectif consistant à traiter davantage de patients en mode ambulatoire semble aussi pouvoir être atteint avec les forfaits par cas. /ats