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La police appelée en renfort pour expulser l'élu MCG Eric Stauffer

Vendredi soir, Eric Stauffer s'est emporté lors d'un débat du Grand Conseil genevois. Le président a alors décidé de l'expulser de la séance. Devant le refus net de l'élu MCG de quitter la salle, la police a été appelée en renfort.

11 oct. 2014, 12:48
Eric Stauffer, Depute, co-fondateur et President du MCG s'exprime lors d'une conference de presse dans la rue sur l'initiative populaire federal que veut lancer le MCG pour demander la creation d'une caisse maladie unique, exclusivement genevoise, ce mercredi 21 octobre 2009 a Geneve. Le Mouvement citoyens genevois (MCG) vise deux sieges a l'election au Conseil d'Etat genevois du 15 novembre. Le MCG presente le bouillant depute et cofondateur du mouvement Eric Stauffer, ainsi que l'avocat Mauro Poggia. (KEYSTONE/Martial Trezzini)

C'est une première au Grand Conseil genevois: les forces de l'ordre ont été appelées en renfort vendredi soir pour expulser un député, le MCG Eric Stauffer qui contestait une décision du président du parlement. L'élu a finalement obtempéré sans que les policiers n'utilisent la force.

Le ton est monté lors d'un débat sur une modification législative concernant les droits politiques. Il est 22h45 quand Eric Stauffer s'emporte suite au refus du président du Grand Conseil de lire un amendement déposé par un autre député MCG avant de voter. Le président d'honneur du MCG se lève et hurle au déni démocratique.

Le président du Grand Conseil, le socialiste Antoine Droin, expulse alors Eric Stauffer. Ce dernier exprime immédiatement son refus net de sortir. Une suspension de séance ne suffit pas à faire baisser la pression.

Les esprits s'échauffent encore plus quand le MCG Carlos Medeiros aperçoit le PLR Daniel Zaugg tenter de filmer la scène avec son téléphone, ce qui est strictement interdit au Grand Conseil. "Une photo et t'es mort", crie M.Medeiros à l'encontre du député PLR.

Sept gendarmes

Pour sortir de l'impasse, le président demande l'intervention des forces de l'ordre, comme le lui permet le règlement du Grand Conseil. Le groupe MCG entoure alors comme un seul homme Eric Stauffer qui, debout, fait face à la tribune du président. Quelques minutes plus tard, sept gendarmes entrent pour saisir le récalcitrant.

Ils passent derrière le groupe MCG, mais n'auront au final pas à utiliser la force pour faire sortir M.Stauffer. En effet, à ce moment le président du gouvernement François Longchamp ainsi que le conseiller d'Etat MCG Mauro Poggia descendent de la tribune pour discuter avec Eric Stauffer. Ce dernier sort entouré des deux conseillers d'Etat. Les policiers quittent la salle.

"Triste spectacle"

Suite à cet incident qui a duré plus de 45 minutes, la séance reprend en l'absence du MCG et de l'UDC qui ont quitté les débats dans la foulée. La modification législative est votée. Elle permet lors des élections au système majoritaire de déposer des listes au deuxième tour sous une autre dénomination. Une procédure qui autorise des alliances. Pour le MCG, ce système "retors" débouche sur des "alliances contre-nature".

L'appel aux forces de l'ordre est une première au Grand Conseil genevois, a indiqué samedi à l'ats M.Droin. Ce dernier déplore via un communiqué le "triste spectacle donné" par l'organe législatif. Il dit regretter le comportement d'Eric Stauffer, qui a "entravé" le fonctionnement démocratique.

Exclusion ou blâme

Le bureau va examiner d'éventuelles suites à donner à cette affaire, précise le texte. Selon le règlement du Grand Conseil, Eric Stauffer risque une sanction disciplinaire. Il peut écoper d'un blâme ou être exclu pendant six mois au maximum des commissions dont il est membre.

Mais rien n'est encore décidé. Le bureau du Grand Conseil devrait se réunir la semaine prochaine, selon M.Droin. A noter qu'Eric Stauffer, en tant que deuxième vice-président du Grand Conseil et donc membre de ce bureau, participera à cette réunion.

Démission exigée

Accusant le président du Grand Conseil d'avoir fait passer en force le vote, le MCG et l'UDC réclament, eux, la démission d'Antoine Droin. Les deux partis dénoncent dans un communiqué une mesure "totalement disproportionnée" et doutent de la capacité du président "à gérer une situation relativement banale".

Le député Eric Stauffer n'en est pas à son premier incident au Grand Conseil. En février 2012, il avait déjà été exclu pendant cinq mois de ses commissions pour avoir lancé un verre d'eau à la figure d'un autre député. En 2011, il avait été exclu de la buvette pendant deux mois suite à une bagarre avec un député écologiste.

Déjà exclu de buvette

Et l'élu UDC de relever le "spectacle lamentable" qui est donné. "On rase les murs, honteux de participer à une telle mascarade", a-t-il ajouté sur les ondes de la radio publique romande. Pourtant "nous avons assez de problèmes à régler dans cette République", a insisté M.Leyvraz.

Le député Eric Stauffer n'en est pas à son premier incident au Grand Conseil. En février 2012, il avait déjà été exclu pendant cinq mois de ses commissions pour avoir lancé un verre d'eau à la figure d'un autre député. En 2011, il avait été exclu de la buvette pendant deux mois suite à une bagarre avec un député écologiste.

L'élu a posté cette image sur son profil Facebook ce samedi où l'on voit le politicien entouré par la police.

 
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