Le conseiller national Otto Ineichen (LU), soutenu par le Zurichois Filippo Leutenegger, exige sa démission. L'attaque est frontale, mais elle n'a pas atteint le but recherché. Bien au contraire. Elle n'a réussi qu'à souder le parti autour de Pascal Couchepin. Plus que jamais le groupe radical se battra pour la réélection de ses deux conseillers fédéraux, le 12 décembre.
Cela fait longtemps que le style Couchepin irrite une partie de son propre clan. En 2003 déjà, le ministre de l'Intérieur avait été rendu responsable de l'érosion du PRD en raison de ses déclarations sur la retraite à 67 ans. Cette fois, ce sont ses critiques contre Christoph Blocher, comparé au Duce, ainsi que son incitation à une collaboration plus étroite avec le Parti démocrate-chrétien, qui ont provoqué l'ire de ses contradicteurs. Selon eux, Pascal Couchepin est devenu un poids mort, dont le parti doit se défaire au plus tôt.
En dépit de la virulence de l'attaque, celle-ci reste très marginale. Elle émane de conseillers nationaux idéologiquement très proches de l'UDC et souhaitant une collaboration renforcée de leur parti avec celui de Christoph Blocher. Pascal Couchepin ne peut en tout cas pas être soupçonné d'avoir cherché à protéger ses arrières en attaquant Blocher. Cela fait longtemps qu'il dénonce l'attitude de son collègue.
Les relations entre Pascal Couchepin et son parti ont certes été tendues mais la paix des braves a été signée cet été. Le 11 juillet, la présidence du parti et du groupe parlementaire ont officiellement invité les deux conseillers fédéraux à se représenter pour la réélection du 12 décembre. Le président du parti Fulvio Pelli avait alors ajouté que le Valaisan se retirerait dans le courant de la législature. Comprenez: il fera au moins son année présidentielle, voire un peu plus, mais pas quatre ans.
Cette stratégie ne peut pas être remise en cause au lendemain des élections sans provoquer une grave crise au sein du parti. «Nous ne devons pas céder à la facilité en désignant des boucs émissaires, mais assumer nos responsabilités et mieux défendre nos idées. Nous ferons bloc pour assurer la réélection de nos deux ministres», a déclaré le vice-président du PRD, Léonard Bender..
Toute autre stratégie serait suicidaire pour le PRD, puisqu'il risquerait de perdre un siège gouvernemental dans l'opération. «Et tout ça pourquoi? Pour se montrer solidaire de notre adversaire politique qui n'a pas apprécié la comparaison avec le Duce! C'est inconcevable», a estimé hier l'ex-président du PRD, Franz Steinegger. / CIM