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La crise alimentaire mondiale, «un défi sans précédent»

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé hier à Berne une réaction internationale rapide pour faire face à la crise alimentaire. L'ONU va créer une cellule de crise et veut notamment aider les paysans des pays pauvres à augmenter leur production. La crise actuelle, provoquée par le doublement des prix des produits alimentaires en une année, est un «défi sans précédent» pour la communauté internationale, a lancé Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse. Le Sud-Coréen a plaidé pour la mise en place de mesures à court, moyen et long terme.

30 avr. 2008, 12:00

Le patron de l'ONU était flanqué des responsables des principales agences onusiennes, de la Banque mondiale (BM) et de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui ont planché depuis lundi à Berne sur les moyens de faire face à la flambée des prix des produits alimentaires, à l'origine d'émeutes dans plusieurs pays.

«Les prochaines semaines seront critiques», a lancé le président de la BM, l'Américain Robert Zoellick. Appuyé par Ban Ki-moon, Robert Zoellick a demandé «de ne pas utiliser les interdictions d'exportation» pour faire face à la crise alimentaire, une stratégie mise en place par certains pays pour préserver leur approvisionnement intérieur. Robert Zoellick a fait valoir que ces mesures «font monter les prix mondiaux» des denrées alimentaires. Ban Ki-moon a appelé les pays membres à répondre rapidement à l'appel de fonds supplémentaires lancé par le Programme alimentaire mondial (PAM), à hauteur de 755 millions de dollars. A ce jour, 62% de ces besoins sont couverts, a précisé la directrice exécutive du PAM Josette Sheeran. L'ONU veut par ailleurs venir en aide aux agriculteurs qui n'arrivent pas à produire davantage en raison des prix des engrais ou des carburants. Le secrétaire général a fait écho à l'appel de l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), qui a besoin de 1,7 milliard de dollars.

Cette somme doit notamment permettre de fournir des semences et des engrais aux paysans, et cela dès la prochaine saison de semailles qui s'étend de mars à juillet dans l'hémisphère nord, a précisé le directeur de la FAO Jacques Diouf. Ce dernier, qui a souligné que le niveau des stocks est «le plus bas depuis 1980», a regretté que les mises en garde de son organisation ces dernières années n'aient pas été entendues.

«Nous savions que ça arriverait. On n'a pas pris les décisions au bon moment», a lancé le Sénégalais. Il a notamment déploré que les programmes de développement agricole de l'Afrique, mis au point en accord avec les pays membres, n'aient obtenu aucun financement. Pour faire face à la crise, l'ONU doit entreprendre des actions au niveau structurel, pour améliorer les sytèmes de stockage de l'eau pour l'irrigation, mais aussi les routes pour permettre aux paysans des pays pauvres d'avoir accès aux marchés, selon Jacques Diouf.

Le directeur général de l'OMC Pascal Lamy a plaidé pour la suppression des subventions aux exportations des pays riches, qui créent des distorsions sur les marchés. «L'évolution actuelle des prix est une raison de plus pour boucler les négociations actuelles» à l'OMC, a estimé le Français. Ban Ki-moon a annoncé la création d'une cellule de crise au sein de l'ONU, qu'il présidera. Elle réunira les chefs des agences spécialisées ainsi que les responsables de la BM et du Fonds monétaire international / ats

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