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L'UDC se positionne en tête pour les élections fédérales

L'UDC part en force pour les élections fédérales, alors même que son électorat ne semble plus pouvoir grandir. Les autres formations font pâle figure, au point de ne plus séduire leurs propres sympathisants, selon trois experts. Le PBD et les Verts libéraux ont le vent en poupe.

03 janv. 2011, 04:15

Le centre est occupé avant tout par les partis bourgeois. «Le PDC et le PLR n'ont pas de réponses aux problèmes actuels», estime le politologue Georg Lutz. Leur électorat classique s'effrite toujours plus. En outre, les deux partis ne sont pas parvenus jusqu'à présent à diversifier leur base. Le politologue Michael Hermann prédit même de nouvelles pertes au PLR. Le principal problème du parti est qu'il est depuis longtemps au pouvoir, s'est usé et renvoie une image peu attractive. Quant au PDC, il se fait de l'ombre à lui-même, explique Georg Lutz. «Aujourd'hui, il manque aux chrétiens-démocrates un profil clair, ce qui les fait perdre sur les deux tableaux», estime-t-il. Sans oublier la nouvelle concurrence au centre: Pascal Sciarini rappelle que le PBD a largement puisé des voix aux dépens du PLR lors d'élections cantonales.

Les Verts libéraux émergent également comme une concurrence de plus en plus sérieuse pour les partis bourgeois, relève le Genevois. Cette nouvelle voix écologiste s'est créée une véritable niche entre le centre et la gauche. Pour le PBD, c'est l'inverse: la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf s'impose certes comme une figure de proue du parti, mais il manque aux dissidents de l'UDC un créneau à occuper. De l'avis unanime, le PBD et les Verts libéraux ont le vent en poupe car ils sont neufs sur la scène politique.

Les Verts libéraux pourraient d'ailleurs ne pas se contenter de piquer des voix au centre mais s'en aller pêcher à gauche. «Les électeurs qui élisaient socialiste pour ne pas soutenir le camp bourgeois disposent désormais d'une alternative», souligne Georg Lutz.

Dans cette nouvelle configuration, le PS doit quant à lui faire face à des problèmes internes, notamment depuis l'adoption fin octobre lors de son congrès d'un programme très «socialiste». Pour Georg Lutz, les dissensions apparues au grand jour ne sont pas idéales à la veille d'une campagne électorale.

Et pourtant les socialistes ont lancé des thèmes très porteurs, que ce soit avec l'initiative sur les armes, le débat sur les rémunérations abusives ou les forfaits fiscaux. Mais à chaque échéance, le PS doit lutter contre les Verts. «Le PS ne peut avancer que si les Verts reculent, et inversement», résume Georg Lutz.

Les avis divergent pour deviner lequel des deux tirera son épingle du jeu en 2011. Pour Georg Lutz, les Verts profiteront de leur position tranchée contre l'initiative et le contre-projet sur le renvoi des étrangers. Pour Michael Hermann, la banalisation du débat sur le climat va les desservir au profit du PS. Tous reconnaissent en revanche le dynamisme de l'UDC. Pour Pascal Sciarini, «ce parti se lance dans la campagne électorale avec une image de vainqueur». C'est lui qui dicte l'agenda politique, survole les débats accrocheurs, prépare le mieux ses campagnes. Son seul problème: un électorat surexploité et difficilement extensible. Mais pour Michael Hermann, cette formation qui a vu sa réserve de sympathisants stagner dans plusieurs cantons a réussi à séduire beaucoup de jeunes. «L'UDC a une ligne politique très claire qui plaît aux nouveaux électeurs», explique cet expert. /NIH-ats

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