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L'opposition prend corps

Les opposants au durcissement du droit d'asile et des étrangers ont manifesté à Berne. «Nous ne voulons pas que nos enfants aient honte de nous», a notamment déclaré Ruth Dreifuss Plus de 11.000 personnes ont protesté samedi à Berne contre le durcissement du droit d'asile et des étrangers, à l'occasion de la journée nationale des réfugiés. Le Parti évangélique (PEV) réuni à Aarau a aussi rejeté les deux textes de loi soumis au peuple le 24 septembre.

19 juin 2006, 12:00

L'opposition contre la révision des lois sur l'asile et les étrangers adoptée par les Chambres a pris corps et visages samedi après-midi en vieille ville de Berne, à l'occasion de la Journée des réfugiés. Migrants, sans-papiers, réfugiés et Suisses de tous âges ont défilé aux côtés de parlementaires qui avaient voté non à la mouture du Conseil fédéral.

L'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss est également montée aux barricades: «Le coeur comme la raison nous appellent à voter deux fois non», a lancé la militante socialiste à la foule rassemblée.

Mesures expéditives

Elle a mis en garde contre les mesures expéditives prévues par la loi: «Plus le tri est sommaire et rapide, plus grand est le risque de refouler quelqu'un qui est réellement en danger», a-t- elle dit. «Nous ne voulons pas que nos enfants aient honte de nous», a-t-elle ajouté.

Ces deux lois «portent des atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes et à la dignité humaine», a renchéri Daniel Bolomey, secrétaire général d'Amnesty International Suisse. Il a appelé les citoyens à voter non pour gagner la bataille «de la justice et de la dignité». Les requérants d'asile sont poussés de plus en plus nombreux dans la clandestinité, a dénoncé l'Organisation d'aide aux réfugiés (Osar). L'organisation qui fête ses 70 ans a appelé à «aider les victimes de guerre et de persécutions». La nouvelle législation «répressive, restrictive et inhumaine» place la lutte contre les abus au-dessus de la protection des êtres humains, estime-t-elle.

Les participants réunis également à l'appel des syndicats, de la gauche, des Verts et des Eglises ont défilé dans la vieille ville en passant par l'Hôtel de ville. Non aux clandestins, au racisme, au fascisme et à la xénophobie pouvait-on lire sur les pancartes. Des actions ont également eu lieu dans d'autres cités helvétiques.

Double non du PEV

Les délégués du PEV ont avancé leurs assises afin de se prononcer avant le 24 septembre. Réunis samedi en assemblée extraordinaire à Aarau, ils ont rejeté la révision de la loi sur l'asile par 57 voix contre 38 et celle sur les étrangers par 61 voix contre 36, a indiqué le PEV dans un communiqué.

En dépit des abus potentiels et des lacunes dans la procédure d'asile actuelle, les évangéliques «ne souhaitent pas accabler les plus faibles». Ils estiment en outre que les nouvelles lois ne sont pas réalistes.

Le conseiller national Walter Donzé (BE), qui soutenait les textes, a fait valoir l'engagement des partis bourgeois à aider les personnes dans leur pays d'origine, plutôt que de les accueillir en Suisse.

Le gouvernement de Bâle-Ville est lui aussi opposé à la révision de la loi sur l'asile. Le gouvernement ne fera cependant pas de recommandation de vote. / ats

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