L'indemnité de 72 millions de francs octroyée à Daniel Vasella, président démissionnaire de Novartis, suscite colère et stupéfaction à deux semaines du vote sur l'initiative contre les rémunérations abusives. Des conseillers fédéraux et même Economiesuisse la critiquent violemment.
Alors qu'un sondage publié hier par le "Sonntagsblick" révèle que 57% des Suisses soutiennent l'initiative de Thomas Minder, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga juge cette indemnité très nuisible pour la cohésion sociale. Si le peuple suisse accepte le texte le 3 mars, "tous les managers qui ont perdu toute mesure en seront responsables" , a-t-elle déclaré dans une interview publiée par l'hebdomadaire alémanique.
Cette "mentalité de self-service" ébranle la confiance dans toute l'économie, estime-t-elle. La ministre socialiste n'est en revanche pas sûre qu'un "oui" dans les urnes puisse faire disparaître de tels versements aux managers.
Si l'argent que touchera Daniel Vasella vise effectivement à l'empêcher de travailler pour la concurrence, ni l'initiative...