Hansi Voigt considère comme "obscène" que des produits hautement rentables comme le journal gratuit "20 Minuten" veuillent économiser 15% de leurs coûts. L'argent amassé ne sert plus à améliorer le contenu du journal ou à lancer des nouveautés, mais à jouer à une forme de casino, a-t-il déploré. Il y voit les résultats d'une "mentalité de controlling" qui empêche l'innovation et affaiblit les rédactions.
Or, sur le plan purement financier, les journalistes se trouvent dans une position inconfortable de "facteurs de coûts variables" entre les coûts fixes de l'imprimerie et de la distribution. C'est la raison pour laquelle ils sont en général les premiers à faire les frais des mesures d'économies.
La qualité du contenu qui fait la valeur des contributions rédactionnelles ne figure dans aucun bilan annuel, relève encore Hansi Voigt. Si les éditeurs continuent dans cette voie, c'est l'ensemble de la presse qui pourrait connaître une déroute comparable à celle de l'industrie des labels musicaux, a-t-il mis en garde. SIPA