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L'avocat français Jacques Vergès s'est éteint à l'âge de 88 ans

Jacques Vergès, célèbre avocat français, est décédé jeudi à Paris, à l'âge de 88 ans. Il était connu pour avoir défendu de grands criminels, tels Klaus Barbie et Carlos.

16 août 2013, 06:37
French lawyer Jacques Verges, seen in Feb. 24, 2004, announced Saturday, March 27, 2004, he has been asked to defend former Iraqi leader Saddam Hussein. Verges has formerly defended Venezuelan terrorist Carlos the Jackal, confessed serial killer Charles Sobhraj and the Nazi Gestapo chief Klaus Barbie. (KEYSTONE/AP Photo/Laurent Rebours)

L'avocat français Jacques Vergès, l'un des plus controversés et redoutés du barreau parisien, est mort jeudi à Paris à l'âge de 88 ans, a-t-on appris auprès du Conseil national des barreaux (CNB) et de son éditeur. Il avait notamment défendu le criminel de guerre nazi Klaus Barbie.

Me Jacques Vergès est mort d'un arrêt cardiaque vers 20h00 dans la chambre de Voltaire, précisément quai Voltaire à Paris, alors qu'il s'apprêtait à dîner avec ses proches, selon un communiqué des éditions Pierre-Guillaume de Roux, qui avaient publié ses mémoires en février ("De mon propre aveu - Souvenir et rêveries").

Un lieu idéal pour le dernier coup de théâtre que devait être la mort de cet acteur-né, car "à l'instar de Voltaire, il cultivait l'art de la révolte et de la volte-face permanentes", commente le communiqué.

Christian Charrière-Bournazel, président du Conseil national des barreaux, a raconté avoir dîné avec Me Vergès "il y a une dizaine de jours". "Il avait fait une chute il y a quelques mois, et du coup il était très amaigri, marchait très lentement. Il avait des difficultés à parler, mais intellectuellement il était intact. On savait que c'était ses derniers jours, mais on ne pensait pas que ça viendrait aussi vite", a-t-il dit.

Il a rendu hommage à Me Vergès, "un très brillant avocat, avec une grande culture (...), très courageux et très indépendant", mais aussi "très narcissique", un "provocateur" qu'il avait affronté aux côtés des parties civiles lors du procès du nazi Klaus Barbie que défendait Me Vergès.

"Ce qu'on peut retenir de Jacques Vergès, c'est à la fois le talent, le courage, l'engagement et le sens de la contradiction avec un respect de l'autre. Un avocat, ce n'est pas un mercenaire, c'est un chevalier, et Jacques Vergès était un chevalier", a-t-il résumé.

Lutte anticolonialiste

Né le 5 mars 1925 - mais un an plus tôt selon un biographe - dans l'actuelle Thaïlande (à Ubon Ratchathani), d'un père français de la Réunion et d'une mère vietnamienne, morte lorqu'il avait trois ans, Jacques Vergès a été à la pointe des luttes anti-colonialistes.

Prenant pour cibles l'Etat, la société ou la Justice pour défendre une cause autant qu'un client, cet avocat médiatique et narcissique, fin lettré, petit et rond, aimait provoquer et déstabiliser.

La liste de ses clients était impressionnante. Il a notamment défendu Klaus Barbie, le "révolutionnaire" Carlos ou le Khmer rouge Khieu Samphan, mais aussi les membres des mouvements d'extrême-gauche européens (Fraction armée rouge, Action directe), les activistes libanais Georges Ibrahim Abdallah et Anis Naccache, le dictateur serbe Slobodan Milosevic et des dirigeants africains.

 

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