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L'armée séduit les Suisses

Le sondage de l'Académie militaire et de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich révèle que l'armée est toujours plus considérée comme nécessaire. La neutralité a aussi la cote La neutralité et l'armée ont la cote. Inquiets du tour que risque de prendre la situation à l'étranger, les Suisses plébiscitent ces valeurs, relève une étude annuelle sur la sécurité présentée hier.

25 août 2006, 12:00

Près de 90% des 1200 personnes interrogées début 2006 se sentent «très en sécurité» ou «plutôt en sécurité». L'enquête, menée par l'Académie militaire et le Centre de recherche sur la politique de sécurité de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich, confirme la tendance des années précédentes. Mais si les Suisses sont plutôt optimistes pour leur pays, ils sont sceptiques sur l'évolution au niveau international. Du coup, ils restent plus que jamais attachés à la neutralité.

Le meilleur score

Avec 90% d'approbation, ce principe réalise son meilleur score depuis la fin des années 1980. Tel un escargot qui se replie dans sa coquille, on trouve refuge dans la neutralité quand les incertitudes sur la marche du monde augmentent, a expliqué le professeur Karl Haltiner .

Un peu plus de 80% des sondés (+7% par rapport à 2005) pensent que la neutralité est indissociablement liée à notre conception de l'Etat. L'affirmation selon laquelle la neutralité armée contribue à la sécurité et à la stabilité en Europe a aussi grimpé (+7% à 58%). En recul depuis des années, la conception «traditionaliste» de la neutralité a repris du poil de la bête, tandis que la conception «critique» demeure basse.

Une bonne majorité continue de soutenir les engagements volontaires de soldats suisses à l'étranger, mais cette approbation est en perte de vitesse depuis 2002. Les missions sous l'égide de l'ONU sont également moins bien acceptées (-5% à 55%). Un taux identique de sondés verrait d'un bon oeil que la Suisse obtienne un siège au Conseil de sécurité de l'ONU.

En dépit de ces réserves, près des trois quarts croient que la Suisse ne pourrait plus se défendre seule en cas de guerre. Malgré des taux toujours un peu faibles (environ 40%), l'idée d'une participation à la construction d'une armée européenne et un rapprochement avec l'Otan marquent des points. De manière générale, la forme «douce» d'ouverture et de collaboration internationale l'emporte sur l'isolationnisme.

Par ailleurs, l'armée suisse gagne du terrain. Elle est considérée comme nécessaire par 75% des personnes interrogées (+10%). Le taux d'acceptation auprès des 20-29 ans demeure toutefois stable (56%).

Pour 80% des sondés (75% en 2005), la Suisse doit avoir une armée «bien équipée et bien instruite». Les velléités de diminuer ses effectifs et de réduire ses dépenses reculent.

Aide en cas de catastrophe

Les partisans d'une armée de milice tiennent de nouveau la corde. L'option d'une armée de métier, soutenue par une petite majorité pour la première fois en 2005, conserve toutefois les faveurs des moins de 30 ans et des antimilitaristes. Parallèlement, l'idée de transformer les obligations militaires en un service obligatoire - militaire ou civil - a le vent en poupe (+11% à 85%).

L'aide en cas de catastrophe en Suisse et à l'étranger devrait gagner en importance, au contraire de la défense du territoire. En outre, les sondés désirent que la protection de l'environnement et la prévention des actes de terrorisme comptent parmi les tâches prioritaires de l'armée. / ats

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