Emmanuel Derville
L'Afghanistan a beau être le théâtre d'attentats chaque semaine, celui d'hier fut d'une rare violence. Il est 10h20 du matin à Kaboul. Abdul Raouf Ibrahimi, le président de la Chambre basse du Parlement, ouvre les débats. C'est un jour important. Les députés vont se prononcer sur la nomination du ministre de la Défense. Neuf mois après l'arrivée au pouvoir du président Ashraf Ghani, l'armée n'a toujours personne à sa tête, alors que le pays est en guerre contre les talibans, le réseau insurgé de Sirajuddin Haqqani et des groupuscules qui se réclament de l'Etat islamique.
Abdul Raouf Ibrahimi entame son discours. Tout à coup, une explosion ébranle les murs du Parlement. Un nuage de poussière se répand dans la salle. Une voiture piégée vient d'exploser à l'extérieur de l'enceinte. "Calmez-vous, calmez-vous", exhorte le président de l'Assemblée, alors que les députés hurlent d'effroi. Tandis que les parlementaires sortent, des...