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L'ambassade de Suisse visée par un colis piégé

Un colis piégé a pris feu hier à l'ambassade de Suisse à Athènes, sans faire de victimes. Au lendemain de la découverte de quatre autres colis piégés, la police grecque a neutralisé des paquets suspects adressés aux ambassades de Russie, d'Allemagne, de Bulgarie et du Chili.

03 nov. 2010, 12:05

«Un paquet a été déposé à l'entrée de l'ambassade de Suisse aujourd'hui. Des traces de métal ayant été détectées» lors d'un contrôle par les employés locaux de la représentation suisse, «l'objet a été examiné», a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le contenu du paquet s'est ensuite enflammé lorsque l'emballage extérieur a été retiré. Personne n'a été blessé, affirme également le DFAE.

Les artificiers de la police ont neutralisé trois plis piégés qui avaient été adressés aux ambassades bulgare, chilienne et allemande. Un autre, envoyé à la représentation russe, a explosé sans faire de victime, selon la police grecque.

L'ambassadrice du Chili, Carmen Ibanez, a déclaré que le paquet neutralisé par la police lui était personnellement adressé. Un autre paquet suspect a ensuite été découvert, cette fois dans l'enceinte de l'ambassade chilienne, mais il ne contenait pas d'explosifs.

A Berlin, un paquet suspect a été saisi hier à la chancellerie, a annoncé une porte-parole de la police criminelle allemande. Des artificiers étaient à l'œuvre, a-t-elle ajouté.

Selon une source policière, tous les colis piégés découverts hier ont été postés lundi, et la police privilégie la piste d'un seul et même groupe. Les enquêteurs étaient toutefois bien en peine de désigner une organisation précise, dans un pays confronté à un activisme extrémiste récurrent, s'incarnant dans divers groupes affichant des thèses d'extrême gauche ou anarchistes.

Les policiers grecs ont eux interpellé lundi deux suspects âgés de 22 et 24 ans qui transportaient des armes. L'un deux portait un gilet pare-balles, selon la police. Le plus jeune est soupçonné par les autorités d'appartenir aux «Cellules du complot du feu», un groupuscule gauchiste grec. Ils venaient de laisser dans deux agences de messagerie express deux plis piégés destinés aux ambassades du Mexique et des Pays-Bas, dont l'un a explosé blessant légèrement un employé. Ils en portaient deux autres, adressés au président français Nicolas Sarkozy et à l'ambassade de Belgique. Nicolas Sarkozy n'a pas souhaité commenter hier ce paquet.

Les suspects, qui étaient armés, ont été déférés hier en milieu de journée devant un procureur, qui a lancé contre eux des poursuites pour quatre crimes, dont «appartenance à une organisation terroriste» et «actions terroristes». Le gouvernement grec a condamné «les actes des criminels qui tentent, en vain, de semer la terreur et de troubler la paix publique» en rendant hommage à la police qui «a fait preuve d'excellents réflexes».

De fait, ces événements sont intervenus dans un contexte social tendu en Grèce, à quelques jours d'élections locales cruciales pour le gouvernement socialiste de George Papandréou, qui mène un très impopulaire programme d'austérité pour tenter de juguler la dette abyssale de la Grèce, en échange de l'aide financière de la zone euro et du FMI. En juillet, un autre groupe d'extrême gauche, Secte rebelle, revendiquant l'assassinat d'un journaliste dans la banlieue d'Athènes, avait menacé de multiplier les attentats contre les policiers, les journalistes et les agents de l'administration pénitentiaire. /ats-afp

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