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Horaire des magasins: les vendeurs fortement opposés à la nouvelle loi

Un sondage effectué par Unia révèle que 96% des employés actifs dans la vente ne veulent pas de la nouvelle loi sur les heures d'ouverture des magasins. Les vendeurs s'estiment déjà mal protégés contre les longues journées.

25 févr. 2016, 10:49
Le travail dans la vente reste précaire: 50'000 personnes sur 320'000 ont un salaire inférieur à 4000 francs.

Les vendeurs ne veulent pas d'une libéralisation des horaires des magasins. D'après un sondage effectué par Unia auprès de 2520 employés actifs dans la vente, 96% sont contre la nouvelle loi.

Seul 1,85% du personnel interrogé est favorable à une extension des heures d'ouverture et 2,1% n’a pas d’avis sur le sujet, indique le syndicat jeudi dans un communiqué. Unia a mené son enquête entre mai et décembre 2015 dans les grandes surfaces de Suisse et sur Facebook. Avec les mêmes résultats d'une région à l'autre, assure-t-il.

Cette forte opposition s’explique par plusieurs facteurs. Les vendeurs sont déjà mal protégés contre les longues journées. Ils sont 62% à travailler entre 15 et 30 minutes après la fermeture des magasins, rappelle Arnaud Bouverat, membre de la direction du secteur tertiaire d'Unia, cité dans le communiqué.

La moitié d’entre eux ne sont pas soumis à une convention collective de travail (CCT). Et ceux qui le sont, sont "peu ou pas" protégés contre une extension des horaires.

Le travail dans la vente reste précaire: 50'000 personnes sur 320'000 ont un salaire inférieur à 4000 francs. Avec l’hôtellerie-restauration et les services personnels, la vente est la branche "qui a la part la plus élevée de bas salaires", constate Arnaud Bouverat.

Sur le balan

En l’état, seuls des horaires liés à une CCT nationale de force obligatoire - ancrée dans la loi - permettraient de protéger l’ensemble du personnel. Raison pour laquelle Unia lancera un référendum si la loi venait à être acceptée par le Parlement.

Mais pour l'heure, rien n'est sûr. Le Conseil des Etats a rejeté en automne la nouvelle loi qui vise à concrétiser une motion du conseiller aux Etats Filippo Lombardi (PDC/TI). Le National empoigne le dossier dès lundi et sa commission de l'économie ne recommande que par une voix de majorité au plénum de sauver le projet du Conseil fédéral.

D'après celui-ci, les commerces de détail devraient pouvoir ouvrir, dans tout le pays, au moins de 06 heures à 20 heures du lundi au vendredi et le samedi de 06 heures à 18 heures. Résultat, les horaires seraient étendus dans 14 des 26 cantons, comme par exemple à Genève, Vaud, Neuchâtel, en Valais ou dans le Jura.

Sept cantons - notamment Zurich et Argovie - n'ont plus aucune restriction. Au Tessin, le Grand Conseil a également voulu prendre les devants. Il a accepté l'extension des horaires des magasins, mais la section cantonale d'Unia a lancé un référendum et le peuple se prononcera ce dimanche sur la question.

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