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Genève: Olivier Jornot réélu procureur général du canton de Genève

Olivier Jornot succède à lui-même au poste du procureur général à Genève. Les résultats partiels de 56 bureaux de vote sur 67 lui donnent 33'068 voix contre 17'572 pour Pierre Bayenet.

13 avr. 2014, 21:25
Olivier Jornot devrait être réélu dimanche au poste de procureur général du canton de Genève pour un mandat de six ans.

Olivier Jornot a été réélu dimanche au poste de procureur général du canton de Genève pour un mandat de six ans. Le candidat PLR soutenu par l'ensemble de la droite a largement devancé son adversaire, l'avocat Pierre Bayenet, qui avait l'appui de l'extrême-gauche et des syndicats.

Olivier Jornot a obtenu 53'482 voix contre 28'073 pour Pierre Bayenet, soit 64,18% des suffrages pour Olivier Jornot et 33,69% pour Pierre Bayenet, le reste étant des votes blancs. Le taux de participation a atteint 34,58% . Pour être élu au premier tour, il fallait atteindre la majorité absolue de tous les bulletins valables.

La campagne a permis de confronter deux visions diamétralement opposées de la politique pénale. D'un côté Olivier Jornot, 44 ans, en poste depuis avril 2012 après la démission de Daniel Zappelli, s'inscrit dans une ligne répressive dure.

Cet ancien député libéral aux qualités de gestionnaire largement reconnues a dès son arrivée au Ministère public serré la vis aux dealers et aux multirécidivistes en utilisant massivement la détention. La surpopulation carcérale criante à Champ-Dollon n'est pas un frein à son action.

Politique pénale ferme

Sa politique répressive s'applique également aux étrangers en situation illégale qui n'ont pas commis d'autres délits que la violation de la loi sur les étrangers. Il entend ainsi lutter contre la petite criminalité.

Pendant cette campagne, "on a pu croire qu'il y avait une façon de faire de la politique pénale de droite ou de gauche. Il peut y avoir des nuances, mais c'est très caricatural", a-t-il relevé devant la presse. Il y a une politique pénale ferme qui vise à réprimer les infractions, a-t-il ajouté.

Olivier Jornot va continuer à mener la politique pénale qu'il défend depuis deux ans. Il est très satisfait de constater que son projet et sa façon de travailler ont convaincu une belle majorité des Genevois.

Un avocat humaniste

De l'autre côté, l'avocat Pierre Bayenet, 37 ans, a défendu une justice plus humaine axée sur la réinsertion sociale. Il a proposé de remplacer chaque fois que c'était possible des peines privatives de liberté par des mesures alternatives, comme la probation ou le travail d'intérêt général.

Cet avocat s'est fait connaître en défendant les squatteurs de Rhino et en faisant condamner la Suisse par la Cour européenne des droits de l'homme dans une affaire de violence policière. Pendant la campagne, il a aussi répété vouloir combattre avec véhémence la criminalité en col blanc ainsi que les faillites frauduleuses.

Libérer la parole

Pierre Bayenet s'est réjoui de son "excellent résultat" (33,69% des voix) malgré sa non-élection. Il est satisfait d'avoir pu délivrer un message différent du "tout répressif" d'Olivier Jornot.

"Il fallait que quelqu'un parle, je l'ai fait", a relevé Pierre Bayenet. Le message selon lequel on peut traiter la criminalité différemment a été entendu par une partie importante de la population et a permis de libérer la parole, a-t-il ajouté.

Pierre Bayenet est parti en campagne sans le soutien de la gauche traditionnelle qui a critiqué son manque de charisme et ses faibles qualités managériales. Quelques élus sont toutefois sortis du rang pour appuyer cette candidature jugée courageuse et qui avait selon eux le mérite de ne pas laisser le champ libre à Olivier Jornot.

Il a déploré cette absence de soutien. Mais même en faisant cavalier seul, il a ratissé au-delà de l'électorat de l'extrême-gauche qui est d'environ 15%.

Spécificité genevoise

Les élections judiciaires par le peuple sont une spécificité genevoise qui a été maintenue dans la nouvelle Constitution. Si le nombre de candidats est inférieur ou égal au nombre de postes à pourvoir, l'élection est tacite. C'était le cas dimanche pour 520 magistrats du pouvoir judiciaire. Seul le poste de procureur général était disputé dans les urnes.

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