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Fribourg: le milliardaire russe Abramovitch, patron de Chelsea, ne veut pas rembourser des millions à la BERD

Des dizaines de millions de francs sont en jeu devant la justice fribourgeoise. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), réclame plusieurs dizaines de millions de francs au milliardaire russe Roman Abramovitch, patron du club anglais de Chelsea.

02 mai 2018, 16:53
Le patron de Chelsea, le Russe Roman Abramovitch, est arrivé décontracté devant la justice fribourgeoise.

La justice fribourgeoise a la lourde tâche de traiter une affaire financière exceptionnelle impliquant le célèbre oligarque russe Roman Abramovitch. Venu en personne à Fribourg mercredi, le multimilliardaire de 52 ans conteste les faits qui lui sont reprochés.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) mène une procédure civile contre l'entreprise Gazprom, contre Roman Abramovitch et contre son associé Evgeny Shvidler. Elle réclame des dizaines de millions de francs, soit le remboursement d'une dette de longue date, plus les intérêts.

Roman Abramovitch arrive dix minutes avant l'audience, en costume sans cravate, l'air relativement décontracté mais sans décocher un mot. L'homme d'affaires, connu aussi comme patron du club de foot britannique Chelsea, n'est pas flanqué de gardes du corps rapprochés. Toutefois, un solide dispositif policier veille au grain.

Les journalistes sont sur le qui-vive, les flashes des photos crépitent, dans un savant ballet pour s'approcher au plus près possible de la star sans risquer de se faire jeter. Etonnamment, cet événement ne semble toutefois pas avoir mobilisé de médias étrangers.

Conciliation impossible

Les équipes de défense des accusés totalisent une vingtaine de personnes. Parmi les avocats: des ténors fribourgeois, genevois et étrangers. S'y ajoutent deux interprètes qui chuchotent à l'oreille de chacun des deux hommes d'affaires tout au long des débats.

Le président du Tribunal Stéphane Raemy vérifie s'il y a "encore un petit espoir" de concilier les parties, en dépit de leurs milliers de pages d'interventions figurant déjà au dossier. Sans surprise, cette ultime tentative se solde par un échec.

"Pas des vaches à lait"

La BERD cherche à "se refaire" après des opérations imprudentes en Russie, assènent les défenseurs des deux hommes d'affaires. Ces derniers semblent être "des cibles faciles" à cause de leur fortune, mais ils n'entendent pas devenir des "vaches à lait" ou "dindons de la farce" en payant les pots cassés des erreurs de la BERD.

Au passage, les avocats raillent le fait qu'un procès d'une telle ampleur se déroule dans la "promiscuité" d'une salle de taille si modeste. Ils critiquent aussi le rythme "effréné", "intolérable", imposé pour les débats qui devraient se clore en moins de trois mois.

Les avocats détaillent encore des questions préliminaires techniques. Le Tribunal suspend l'audience à mi-journée et exige que les parties se déterminent sur ces points d'ici au 7 mai. Le procès reprendra le 9 mai. Les parties sont dispensées de venir, sauf les représentants de la BERD qui seront entendus par la Cour.

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