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Flore locale menacée par l'invasion d'espèces exotiques

Les plantes indigènes soumises à la pression d'espèces exotiques vivent une mort lente, par étapes, selon des chercheurs suisses et canadiens.

11 févr. 2013, 13:46
La diversité des espèces serait influencée par les conditions environnementales locales, tandis que la diversité génétique est marquée par des processus ayant conduit, après la dernière glaciation, à la recolonisation des zones dépourvues de glace.

Le constat des chercheurs suisses et canadiens va à l'encontre d'études récentes selon lesquelles les plantes invasives ne représentent pas une menace pour la flore locale.

Des spécialistes de la biodiversité avaient en effet observé que malgré des milliers d'espèces importées, très peu de plantes avaient effectivement disparu. Selon eux, les espèces indigènes se réfugient et patientent dans des niches éparses et ingrates inappropriées pour les envahisseurs.

Benjamin Gilbert, de l'Université de Toronto, et Jonathan Levine, de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), doutent que ce repli préserve les plantes locales de la disparition. Au contraire, "cette survie à court terme masque l'extinction à long terme", estime M. Gilbert, cité dans un communiqué de l'Université de Toronto.

Pour leur étude, les chercheurs se sont rendus dans une réserve en Californie où de nombreuses espèces locales vivotent dans des espaces périphériques caillouteux, encerclées par des plantes venues d'Europe. Sur des surfaces-tests, ils ont mesuré la production de graines et le taux de germination d'espèces bien précises et ont ensuite estimé par simulation informatique leur potentiel d'expansion.

A petit feu

Leurs conclusions, publiées dans la revue américaine "PNAS": le fait que les espèces autochtones se retrouvent confinées dans ces îlots a pour conséquence une réduction de la production de graines, ce qui favorise leur extinction.

En outre, les îlots deviennent toujours plus petits et la distance les séparant s'accroît en conséquence. Pour les plantes indigènes, il est ainsi d'autant plus difficile de se reproduire et de reconquérir les territoires perdus, note M. Gilbert.

"Ces espèces meurent à petit feu, et la véritable fin n'arrive que des centaines d'années après l'invasion", explique le chercheur. Les auteurs de l'étude suggèrent des moyens de lutte: on pourrait par exemple créer de nouveaux espaces vitaux pour les espèces indigènes, trop spartiates pour les envahisseurs et situés de manière à former des ponts avec d'autres surfaces.

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