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Federer, quelque part entre Björn Borg et Pete Sampras

A Wimbledon, Roger Federer entre en lice aujourd'hui, à 14h, face au Russe Teimuraz Gabashvili (ATP 85). Après la désillusion de Paris, le No 1 mondial a fait le plein d'énergie. On est le 2 juillet 2001. Un 8e de finale londonien entre le maître et son élève. En cinq sets, Roger Federer bat Pete Sampras. Le No 1 mondial d'alors campe sur 31 victoires et quatre titres consécutifs sur le gazon de Wimbledon. Un inconnu bâlois brise le rêve de l'Américain, le plus brillant tennisman d'entre tous. Cinq à la suite à Church Road, Björn Borg reste seul dans la légende.

25 juin 2007, 12:00

«C'est ironique: j'avais empêché Sampras d'égaler Borg et aujourd'hui, c'est moi qui joue pour le record», sourit Federer. L'année dernière, à Dubaï, il a partagé deux heures de raquette avec le mythe suédois. Homme qui pèse plus de 30 millions de dollars, «Rodger», le fan de tennis, réalisait un rêve qui ne s'achète pas. «J'étais arrivé dix minutes en retard au rendez-vous, se souvient-il. Il échangeait déjà des balles avec Mansour Bahrami. Voir Borg jouer, c'était incroyable. C'était un moment assez spécial.» L'écouter conter l'histoire si humblement, aussi, c'est spécial.

Et Federer a pris la dimension d'un monarque, celui qui règne sur presque tous les courts. 2001 est très loin. Son tennis, ses affaires, sa vie: le boss maîtrise tout. Au lendemain de sa défaite en finale de Roland-Garros devant Rafael Nadal, son forfait à Halle avait pourtant surpris dans le microcosme du tennis. Ces quatre dernières années, il avait enchaîné victorieusement le tournoi allemand et Wimbledon. Pourquoi changer?

D'aucuns évoqueront une profonde fatigue mentale après son deuxième échec parisien. «Non, j'ai très vite évacué cette déception. Cela m'a même surpris», s'amuse-t-il. «Si j'étais superstitieux, je me serais rendu à Halle, mais je ne le suis pas. En premier lieu, j'ai pensé à ma santé. Ces deux dernières années, après Roland-Garros, cela avait été assez difficile pour moi. Arrivé à Wimbledon, j'étais tellement fatigué que je ne pouvais pas m'entraîner à fond. J'ai voulu opérer différemment.» Une seule fois, Sampras avait rayé les tournois de préparation de son agenda. C'était en 1996. Il avait chuté en quarts.

Federer se dit «reposé», «confiant», en «bonne forme», il dit avoir pris «la meilleure décision» en oubliant Halle. Son dos, ses adducteurs, là où ça grinçait, tout est en place. En guise de préparation, il s'est d'abord ressourcé en Suisse. Puis, samedi 16 juin, il a mis le cap sur Wimbledon. «J'ai pu m'entraîner tous les jours avec de grands joueurs, comme Nicolay Davydenko. Pour moi, la transition au gazon est très facile, elle est même naturelle.»

Dès 13 heures aujourd'hui (14 heures en Suisse), Federer s'attaquera au record de Borg. En face, le Russe Teimuraz Gabashvili, 85e à l'ATP. Une victime collatérale. «Attention, le gazon reste une surface très dangereuse, car les matches se jouent sur quelques points», avertit le No 1 mondial. «A chaque tour, n'importe qui peut me faire chuter. D'ailleurs, c'est fascinant de constater combien de fois je me suis sorti de ce genre de situations ces dernières années.» Fascinant, c'est le mot.

Le chef se méfie d'Andy Roddick, il guette Novak Djokovic du coin de l'?il. Tous veulent le faire chuter, tous lui promettent le sort qu'il a jadis réservé à Sampras. Dimanche 10 juillet, Borg sera dans la foule du Centre Court. Il veut voir son record égalé. / LKL

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