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Faibles renforts pour les douaniers

27 janv. 2011, 12:17

Le Corps des gardes-frontière est en sous-effectif chronique, mais les renforts arrivent... lentement. Hier, le Conseil fédéral a reconnu qu'il manque bel et bien 35 postes chez les douaniers. Onze personnes ont été engagées au 1er janvier. Restent 24 places à repourvoir. Quand le seront-elles? Cela dépendra du Parlement, qui se prononcera en fin d'année lors de la discussion sur le budget 2012, explique Roland Meier, porte-parole du Département fédéral des finances.

Trente-cinq postes pour les gardes-frontière, cela correspond à la requête formulée par l'Administration fédérale des douanes. Celle-ci réclamait en outre 60 postes supplémentaires pour la douane civile. Le Conseil fédéral, là, lui oppose un «niet» sec et sonnant. En dépit de la santé éclatante des finances fédérales, le régime de la rigueur a survécu au départ de l'ancien grand argentier Hans-Rudolf Merz…

Cette attitude restrictive désole André Eicher, secrétaire général de Garanto, alias le syndicat des gardes-frontière. A l'entendre, les 35 postes supplémentaires promis par le Conseil fédéral permettront juste aux gardes-frontière d'accomplir les missions qui leur ont été dévolues après l'entrée de la Suisse dans l'espace Schengen. Or, les récents braquages spectaculaires dans le canton de Genève ont montré que les malfrats de la région lyonnaise traverseraient la frontière suisse sans être inquiétés le moins du monde. Pas étonnant, compte tenu des effectifs disponibles pour les contrôles volants à l'intérieur du territoire.

C'est pourquoi André Eicher attendait du gouvernement qu'il débloque au moins 60 postes supplémentaires pour l'arrondissement de Genève, confronté au manque de personnel le plus sévère. De son côté, le Parlement a adopté une motion de Hans Fehr (UDC, ZH) réclamant 200 à 300 postes de plus. Le Conseil fédéral ne veut pas en entendre parler: le commandement des gardes-frontière a demandé 35 postes, il aura 35 postes, pas un de plus. André Eicher déplore qu'il fasse ainsi la sourde oreille, «alors que le Parlement nous demande d'intensifier nos contrôles». Si le gouvernement ne se montre pas plus généreux, c'est aussi parce que le commandement des gardes s'est montré trop peu revendicatif, accuse le syndicaliste.

A lire le Conseil fédéral, le Corps des gardes-frontière remplit pour le reste ses missions de manière efficace avec ses moyens actuels. A l'avenir, il pourrait toutefois facturer aux cantons les tâches de sécurité qu'il accomplit à leur demande.

Quant aux conflits de compétence avec les polices cantonales, apparus avec Schengen, le gouvernement admet qu'ils nécessitent «d'améliorer les règles s'appliquant à l'accomplissement des tâches de sécurité intérieure». On se souvient du contrôle d'identité subi en 2009 par les passagers médusés d'un train Fribourg-Berne. Dans l'intervalle, les gardes-frontière ont signé des conventions avec une majorité de cantons (pas Fribourg). Mais cette collaboration ne va pas de soi. D'ailleurs, Zurich a annoncé en novembre sa volonté de reprendre les tâches confiées aux douaniers.

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