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Election du Conseil fédéral, que dit-on outre-Sarine?

Au lendemain de l’élection du Conseil fédéral et de l’échec de la candidature verte de Regula Rytz, nous passons en revue la presse alémanique. Comment commente-t-elle cet événement politique?

12 déc. 2019, 19:00
La non-élection de la Verte Regula Rytz suscite de nombreux commentaires dans la presse alémanique.

Dans la «Neue Zürcher Zeitung»

Un système consolidé autour de trois camps idéologiques

Il semble que le système politique suisse des partis se consolide autour de trois camps idéologiques. Il existe un bloc de droite national-conservateur-antieuropéen avec une part de 25 à 30% des voix. Il y a un espace avec les partis libéraux, libéraux-conservateurs et socialement progressistes, qui regroupe entre 35 et 40% des électeurs. Et il y a un bloc de gauche socialiste et vert avec 30% des voix. Même si le président du PS Christian Levrat n’aime pas entendre cela, l’UDC et le PLR ne sont clairement pas idéologiquement dans le même camp. Si tous ces courants devaient être intégrés dans le gouvernement de concordance, la répartition des sièges au Conseil fédéral verrait deux sièges pour chacun des pôles et trois sièges pour les partis entre les pôles. Une élection de Regula Rytz aurait donc conduit à ce que le camp socialiste-vert ait trois sièges, ce qui aurait entraîné une sous-représentation du centre, puisque les deux sièges de l’UDC sont incontestés au vu des résultats des élections.

Dans le «Blick»

Conseil fédéral: cette élection aura des suites

Ce 11 décembre 2019 ne restera pas sans conséquences. Car la Suisse doit sa stabilité notamment au fait que toutes les forces concernées sont représentées au sein du gouvernement. Si les Verts confirment leur succès en 2023, ils devraient entrer au Conseil fédéral. Mais aux dépens de qui? Le PLR ne pardonnera pas au PS d’avoir soutenu un Vert contre le conseiller fédéral Cassis. Tôt ou tard, il se vengera du fait que le PS se soit attaqué à un parti avec lequel il n’est pas d’accord sur de nombreuses questions, mais qui, dans l’histoire récente, a toujours lutté pour une représentation adéquate de ses membres. La majorité bourgeoise pourrait alors faire le calcul suivant: arithmétiquement, le PS et les Verts ont droit à 2,1 sièges – un conseiller fédéral vert aux dépens des socialistes serait donc logique. Mais à court terme, il en va tout autrement: le National et les Etats doivent désormais faire leur travail et ne pas être en campagne électorale permanente. Ils ont assez de problèmes à résoudre!

Dans le «St. Galler Tagblatt»

Les partis doivent empoigner le débat sur la concordance

Le débat sur l’avenir de la concordance est étrangement apathique et peu imaginatif. C’est un contraste frappant avec la force avec laquelle on l’invoque. Les partis feraient bien d’affronter le débat maintenant. Dans le cas contraire, il reprendra chaque fois qu’il y aura une vacance au Conseil fédéral. Et il est également susceptible d’avoir un impact négatif sur le climat dans cette autorité collégiale. Il est certain que la recherche d’une nouvelle formule gouvernementale n’est pas facile. Mais elle est nécessaire. Le système politique est conçu pour ne pas prendre de décisions hâtives. Il est peut-être utile de rappeler aux partis que la formule magique de 1959 n’a pas été introduite du jour au lendemain, mais après une période transitoire de cinq ans. Il est clair, cependant, que le Conseil fédéral devra de toute façon tenir compte des changements intervenus au Parlement. Après tout, il n’agit pas dans le vide. Il a besoin de majorités aux Chambres fédérales et dans la population.

Dans la «Berner Zeitung»

Les Verts auraient dû présenter un ticket pour l’élection

Si Regula Rytz a échoué à entrer au Conseil fédéral, elle le doit aussi à elle-même. Sa candidature était impétueuse – ce qui rencontre peu d’approbation au Palais fédéral. La cheffe des Verts est l’une des politiciennes les plus à gauche sous la coupole à Berne. C’est une épine dans le pied du centre et des vert’libéraux, les partenaires écologiques du parti de Regula Rytz. Les principaux points d’achoppement sont la politique européenne et sociale, où la Bernoise n’est pas majoritaire et où elle est trop dogmatique. Les factions bourgeoises n’ont même pas pris la peine d’entendre la politicienne de 57 ans à la veille des élections. C’est peut-être arrogant. Mais on peut dire la même chose de l’offre des Verts. Le parti aurait dû présenter un duo et donc une alternative modérée à Rytz. Celle-ci doit à présent veiller à ce que les solutions pour le climat soient réalisées et à ce que les promesses de son parti soient mises en œuvre. Puis, viendra le temps des Verts.

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