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Eclairage: «Pour la stabilité du système politique suisse»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque l’élection au Conseil fédéral et la nécessité de revoir la gouvernance du pays.

18 nov. 2019, 17:00
L’Assemblée fédérale, autrement dit les deux chambres réunies, élit le Conseil fédéral.

Les Verts doivent-ils entrer au Conseil fédéral? Est-ce que ça doit se faire aux dépens du libéral-radical Ignazio Cassis? Ce scénario est-il conforme à la formule magique?

L’histoire du Conseil fédéral n’a pas de secrets pour Urs Altermatt. L’historien alémanique revient, dans la «Neue Zürcher Zeitung» du samedi 16 novembre, sur quelques principes. «La formule magique a toujours été plus qu’une simple formule arithmétique; elle fait partie d’un système complexe de règles auquel la Suisse doit sa stabilité politique», rappelle-t-il en préambule.

La plus ancienne date du milieu du 19e siècle. «Elle est de ne pas voter contre un membre du gouvernement en place qui se présente pour être réélu et qui est porté par son propre parti», souligne notamment Urs Altermatt. Ça n’a pas été le cas à deux reprises, en 2003 et 2007. L’élection, puis la révocation de Christoph Blocher ont nui à la stabilité politique du pays.
 

La plus grande majorité des acteurs réunis autour de la même table.

Le retour à la normale ne s’est produit qu’en 2015 avec le départ d’Eveline Widmer-Schlumpf – exclue de l’UDC pour avoir accepté son élection au Conseil fédéral en 2007 – et son remplacement par l’UDC Guy Parmelin.

Aujourd’hui, Urs Altermatt n’imagine néanmoins pas le PDC, qui détient les clés du pouvoir, faire payer au PLR sa trahison de 2003. Ce dernier, il faut le rappeler, avait soutenu Christoph Blocher contre Ruth Metzler, la conseillère fédérale PDC, qui briguait un nouveau mandat. Le gouvernement actuel devrait donc être reconduit dans ses fonctions.

Par contre, le Parlement n’aura pas d’autre choix, durant les quatre ans à venir, que de s’occuper sérieusement de la question de la gouvernance du pays. «Et pas seulement de la formule magique.» L’élection du Conseil fédéral est une des tâches les plus importantes des Chambres, rappelle l’historien.

Entre autres, il s’agira de s’interroger sur la pertinence d’une augmentation à neuf du nombre de membres du Conseil fédéral. Il faudra bien trouver une solution entre tous les partis. Dans le cas contraire, selon l’historien, «le septième siège dépendra toujours de l’humeur du moment».

La recomposition du paysage politique et le subtil équilibre du système doivent être pris en compte. Ce dernier impose le compromis. Celui-ci ne peut se conclure qu’avec la plus grande majorité des acteurs réunis autour de la même table.

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