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De tout pour plaire à vraiment tout le monde

09 août 2011, 06:59

Le festivalier assidu est en train de vivre une expérience particulière! Le jour durant, il a l'occasion de découvrir de véritables et souvent passionnantes propositions de cinéma, toutes sections confondues. La nuit venue, appâté par la Piazza Grande, il consent à une sorte d'Open Air plus ou moins événementiel dont les films sont souvent médiocres, mais parfois sauvés par des invités qui ont de la classe.

Samedi passé, cela a été le cas de Daniel Craig qui, en grand seigneur, s'est effacé devant son aîné Harrison Ford, visiblement très ému d'être là. Mieux vaut donc garder en mémoire cette élégance que la parodie éculée, à peine drôle, de «Cow-Boys and Aliens»!

Pendant ses activités diurnes, le soussigné a volontairement ignoré la rétrospective consacrée à Vincente Minnelli, sachant qu'elle serait reprise cet automne par la Cinémathèque suisse, pour se concentrer sur les films en concours, qui porte véritablement la griffe du directeur artistique Olivier Père.

Bonne nouvelle, les deux premiers films suisses sélectionnés en compétition internationale sont de qualité. Dans les salles de Suisse romande dès le 21 septembre, «Vol spécial» de Fernand Melgar est bien l'uppercut annoncé, qui met k.o. le spectateur déshonoré par des pratiques «légales» mais inhumaines. Dans un tout autre registre, «Abrir puertas y ventanas» («Ouvrir portes et fenêtres») constitue aussi une réussite. Le premier long-métrage de Milagros Mumenthaler, une jeune réalisatrice formée en Argentine, décrit avec une maturité remarquable trois jeunes sœurs laissées à elles-mêmes.

Des films qui intriguent

A l'heure actuelle, en regard du formatage généralisé de la production cinématographique, il arrive que le simple fait d'être intrigué par un film suffise à faire le bonheur du spectateur. C'est ce qui nous est notamment arrivé avec «Les chants de Mandrin», film historique signé de Rabah Ameur Zaïmeche (auteur du remarquable «Dernier maquis») qui ravive le souvenir du célèbre bandit d'honneur avec une telle pauvreté de moyens qu'elle en devient une marque de style. Autre sujet d'étonnement, «Low Life» de Claude Klotz et Elisabeth Perceval, dont la première heure bobo horripile, alors que la seconde prend une hauteur vertigineuse avec ses sans-papiers envoûtant littéralement la police. «Hashoter» de l'Israélien Nadav Lapid souffre du défaut contraire: la première partie qui décrit le quotidien d'une unité antiterroriste basée à Tel-Aviv s'avère imparable, alors que le reste du film consacré à une jeune génération israélienne sombrant dans la rébellion violente aligne les stéréotypes!

Retraçant le destin d'un jeune Roumain injustement accusé de vol, «Crulic» d'Anca Damian a fait découvrir au spectateur un nouveau genre de cinéma, le film d'animation documentaire, dont on avait pu avoir une première idée grâce à «Valse avec Bachir» (2008). Mêlant photos (bien réelles) de son protagoniste et diverses techniques d'animation, la réalisatrice tisse un cauchemar d'une beauté formelle saisissante, en parfaite adéquation avec son sujet.

Pour en revenir à la Piazza Grande et dans un souci d'honnêteté, notons que les films de genre programmés en seconde partie de soirée ont parfois le niveau, à l'exemple de «Drive» de Nicolas Winding Refn et de «Red State» de Kevin Smith, qui fait des dérives intégristes une véritable descente aux enfers.

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