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Bobst délocalise en Chine et en Inde et biffe 420 emplois

09 nov. 2011, 04:15

Bobst va supprimer quelque 420 emplois et délocaliser une partie de sa production. Le fabricant vaudois de machines pour l'industrie de l'emballage va transférer ses activités à faible valeur ajoutée en Chine et en Inde. Mais il ne procédera à aucun licenciement.

Victime du franc fort, Bobst va biffer entre 400 et 420 postes sur les quelque 2000 emplois de ses sites lausannois, à Prilly et Mex. Les réductions de personnel passeront par la dénonciation d'une centaine de contrats temporaires et à durée déterminée, par des retraites anticipées dès 63 ans et des départs naturels. Globalement, le groupe se séparera de 8% de ses 5300 employés d'ici 2013. La recherche, le développement et la fabrication de produits de haute technologie seront concentrés à Mex, où Bobst regroupera comme prévu ses activités lausannoises d'ici fin 2012. Mais il transférera ses activités à moindre valeur ajoutée à ses fournisseurs, ou à ses sites de production à l'étranger.

Chine et Inde

Les machines de bas et parfois de milieu de gamme seront désormais produites en Chine et en Inde. «Nous allons en vendre de plus en plus pour répondre aux besoins des marchés émergents. Et la maintenance sera faite localement», a précisé le directeur général. Bobst emploie environ 250 personnes en Inde et 600 en Chine. Ce dernier chiffre devrait doubler ces trois prochaines années.

Meilleure profitabilité

En poursuivant sa mue, Bobst espère améliorer sa profitabilité dès l'an prochain. «Nous visons 50 à 60 millions d'amélioration en 2013», a déclaré hier le directeur général Jean-Pascal Bobst. «Avec un euro à 1,35 franc, le groupe aurait été largement profitable cette année. Mais cela ne sera pas le cas», a-t-il dit, renvoyant aux chiffres détaillés publiés en décembre. Au premier semestre, Bobst a enregistré une perte nette de 27,7 millions, avec un chiffre d'affaire en légère hausse à 562,2 millions (+ 0,4%).

Les fondamentaux restent «bons» dans l'industrie d'emballage, a insisté le directeur général. «Il y a une croissance de la consommation d'emballages dans le monde, surtout dans les pays émergents et en voie de développement», a-t-il relevé.

Des solutions

Cette restructuration se fera sans licenciements, preuve que des «solutions ingénieuses» peuvent être trouvées, a relevé le syndicat Unia. Pour conserver «autant de personnel que possible», Bobst introduira en janvier le chômage technique pour six mois, réduisant de 15 à 30% le temps de travail. Le canton soutiendra, «à titre exceptionnel», le centre de formation de Bobst pour les apprentis, par un versement de 12 millions de francs échelonnés sur 24 mois. Cette mesure doit encore être approuvée par le Grand Conseil.

Allocations fédérales

La Confédération, par le biais du Secrétariat d'Etat à l'économie, apportera aussi son aide avec l'octroi d'allocations d'initiation au travail collectives (AIT) pour un montant de l'ordre de 6 à 8 millions de francs. Ces mesures sont destinées aux entreprises qui doivent redessiner leur processus de production. Grâce à ces AIT, des employés verront leur salaire subventionné par l'assurance-chômage à raison de 50% pendant la durée de la formation. Un millier de personnes pourraient être mises au bénéfice de ce dispositif pour une durée moyenne de trois mois.

Contrepartie

En contrepartie de ces soutiens, Bobst s'est engagé à ne procéder à aucun licenciement collectif durant deux ans, a annoncé le canton. Personnel, syndicat et direction ont négocié durant deux mois pour éviter les licenciements. «Au départ nous voulions supprimer plus de 500 postes. Ce nombre est tombé à 420», a relevé Jean-Pascal Bobst.

L'entreprise a par ailleurs confirmé Attilio Tissi au poste de directeur financier, qu'il occupait jusqu'ici ad interim. Ce Suisse de 43 ans a rejoint le groupe en 2008. ats

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