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Avec Godard en tête, Cannes mise sur les valeurs sûres

A 80 ans, Jean-Luc Godard fera l'événement à Cannes avec «Film Socialisme». Comme Woody Allen (75 ans), Manoel de Oliveira (101 ans) et Stephen Frears (69 ans), l'ermite de Rolle sera hors compétition. Seuls seize réalisateurs ont pour l'instant obtenu le droit de revendiquer la Palme d'or, du 12 au 24 mai.

10 mai 2010, 17:26

Davantage de revenants que d'apparitions: c'est l'impression que laisse la liste des films en concours dévoilée hier à Paris par le délégué général du festival de Cannes Thierry Frémaux et le président Gilles Jacob. Mais les films retenus abordent des sujets parfois explosifs. «Des hommes et des dieux», de Xavier Beauvois, revient ainsi sur le massacre des moines de Thibérine. Prétendument décapités par des islamistes, ils auraient selon d'autres sources été victimes d'une bavure de l'armée algérienne. Jamel Debbouze et les protagonistes d'«Indigènes» reviennent dans «Hors la loi», de Rachid Bouchareb. Le film suit le parcours de trois frères qui survivent à la répression de Sétif en 1945, avant de militer pour l'indépendance de l'Algérie. Après une éclipse de 20 ans, Bertrand Tavernier retrouve la Croisette avec «La princesse de Montpensier», d'après Madame de Lafayette. Et c'est avec une comédie («Tournée») que Mathieu Amalric tentera de convaincre qu'il est aussi bon réalisateur qu'interprète.

«Copie conforme» marque le premier tournage hors d'Iran pour Abbas Kiarostami. En lice pour une deuxième Palme d'or, le réalisateur du «Goût de la cerise» brode une intrigue en Toscane autour des rapports troubles entre l'original et la copie en matière d'art. L'Anglais Mike Leigh tentera lui aussi le doublé avec «Another Year». L'Europe aura encore trois représentants: l'Italien Daniele Luchetti («La Nostra Vita»), l'Ukrainien Sergueï Losnitsa («You My Joy») et le Russe Sergueï Mikhalkov («Soleil trompeur 2»).

Dans cette compétition où aucune femme n'a été jugée digne de concourir, le retour de l'Afrique est une heureuse surprise. Remarqué pour l'excellent «Daratt, une saison sèche», le Tchadien Mahmat Saleh-Haroun présentera un film qui trahit la mainmise chinoise sur le continent et les compromissions imposées aux ambitieux. «Un homme qui crie» est inspiré de la phrase d'Aimé Césaire: «Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse».

Avec deux strapontins, l'Amérique fait a priori pâle figure: le Mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu proposera «Biutiful», un film policier avec Javier Bardem dans le rôle principal. Doug Liman, le réalisateur de «La Mémoire dans la peau», amènera quant à lui Sean Penn et Naomi Watts sur le tapis rouge pour le thriller «Fair Game». La délégation asiatique fait en contrepartie forte impression. L'inclassable Thaï Apichatpong Weerasthakul y côtoiera le Japonais Kitano et les Coréens Lee Chang-dong et Im Sangsoo. Pour étoffer la sélection soumise au jury présidé par Tim Burton, Thierry Frémaux espère encore accrocher trois ou quatre films d'ici au 12 mai, dont le très attendu «Tree of Life» de Terrence Malick. /CHG

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