Le public suisse a pu découvrir mercredi le nouveau film de Jacques Audiard en même temps que les jurés de Cannes. "De rouille et d'os" confirme la maîtrise de ce cinéaste atypique, dans un mélodrame qui allie sens du spectacle et sensibilité pour les écorchés de la vie.
Son père Michel, c'était l'orfèvre des dialogues. Le maître de la réplique qui tue, dans les films français d'avant les années 1980. Jacques Audiard a choisi une autre voie. "De rouille et d'os" l'entraîne vers les forces de la nature, vers les masses de muscle qui ne se laissent jamais dompter complètement. Des orques du Marineland d'Antibes et du gars balèze qui séduit leur dresseuse mutilée, il se dégage une puissance de fascination brute.
Audiard se revendique "prototype de cinéphile français, une espèce dont la disparition a été signalée vers les années 1980" . Mais pas cinéphile à la manière de Godard,...